Municipales : tour de France des alliances inattendues
Le jeu des alliances locales est parfois bien éloigné des lignes définies par les partis politiques. Tour de France non exhaustif de ces exceptions, preuves que les élections municipales sont avant tout un scrutin local.
Passer d'un camp à l'autre
La campagne municipale à Paris comporte son lot de dissidences et de changements de camp. Celle de Thierry Coudert en particulier n'est pas passé inaperçue. Ancien conseiller technique de Nicolas Sarkozy, quand il était ministre de l'Intérieur, il a été élu en 2008 sur la liste de l'UMP Françoise de Panafieu, devenant vice-président du groupe UMP au Conseil de Paris. Dans Le Monde daté du 9 janvier dernier, il a pourtant annoncé son choix de soutenir Anne Hidalgo.
A Toulouse, l'UMP locale dit avoir été victime d'un acte de trahison. Christian Raynal, ancien patron de la section de Haute-Garonne, a combattu pendant six ans le maire socialiste Pierre Cohen. Pourtant, dans un entretien publié le 11 février dernier dans La Dépêche du Midi , il a lâché Jean-Luc Moudenc, le candidat UMP à la mairie dont il a été n°3 de la liste en 2008. Christian Raynal a déclaré vouloir voter pour le projet de Pierre Cohen. "Je reste à droite (…) Je suis toujours adhérent à l'UMP", a toutefois assuré l'intéressé. Mais une demande d'exclusion est en cours.
Jacques Bompard est l'un des rares maires, étiquetés FN en 1995, à avoir conservé sa mairie. En vingt ans, il a su sceller de nouvelles alliances pour conserver son fief d'Orange. Pour la prochaine municipale, deux personnalités locales sont encore venues le rejoindre : Anne Crespo, déléguée cantonale UMP, et Marcelle Arsac, une conseillère municipale socialiste. Toutes deux devraient figurer en bonne place sur la liste du député-maire.
Dans certaines communes, les candidats voient large. C'est le cas à Istres (Bouches-du-Rhône), qui compte près de 43.000 habitants. Le maire sortant François Bernardini, un ancien socialiste exclu du PS après une série d'affaires politico-judiciaires, a non seulement le soutien des radicaux de gauche et des communistes locaux, mais accueille sur ses listes des élus UDI et même trois élus UMP. Mieux, il a rallié à lui le camp socialiste et Patrice Gouin, son ancien adversaire de second tour lors de la municipale précédente. A noter que dans deux autres communes des Bouches-du-Rhône, Gardanne et Port-de-Bouc , des accords UDI-PS ont été scellés.
Il est parfois nécessaire de nuancer certaines de ses convictions pour croire en la victoire. Ainsi, Nicolas Dupont-Aignan avait rejeté une alliance de sa formation, Debout la République, avec le FN. Mais à Béziers, la liste de Robert Ménard, officiellement sans étiquette, rassemble pourtant des élus de son parti, du Front national, du Rassemblement pour la France de Christian Vanneste et du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers. "Robert Ménard n'est pas le candidat du FN. C'est quelqu'un d'indépendant qui a un bon projet", argue Nicolas Dupont-Aignan . Pourtant, l'ancien journaliste, auteur de l'essaiVive Le Pen, a bénéficié du soutien, sur le terrain, de Marine Le Pen.
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Les ennemis de mes ennemis…La primaire PS à Montpellier, qui a fait de Jean-Pierre Moure le candidat socialiste à la municipale dans cette ville, a laissé des traces. Philippe Saurel, adjoint PS à la mairie, se présente en dissidence. Et l'UMP Jacques Domergue lui fait des appels de pied. Le candidat de droite souhaite une alliance de second tour entre sa liste et celle du dissident de gauche. Et pour le convaincre, il a commandé un sondage dans lequel le ticket Saurel-Domergue ferait basculer la ville à droite au second tour. Le dissident PS refuse de se positionner avant le premier tour mais n'a pas fermé la porte non plus : "Je ne peux pas empêcher les partis de convoiter mon potentiel électoral et de me draguer", a-t-il déclaré dans L'Express .
Déroger aux consignes de son partiAu MoDem, l'association avec l'UDI, scellée l'automne dernier entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo, ne passe pas chez tous les militants. A l'occasion des élections municipales, une partie d'entre eux ont choisi de continuer de travailler avec les socialistes avec qui ils s'étaient associés en 2008. Si les instances du parti ont toléré certaines alliances locales, le cas marseillais ne passe pas. "Le MoDem a toujours été clair depuis le début : nous ne pouvons cautionner le clientélisme du système socialiste dans les Bouches-du-Rhône ", explique au JDD.fr le secrétaire général du parti Marc Fesneau. Pourtant, Jean-Luc Bennahmias et Christophe Madrolle, respectivement vice-président et secrétaire général adjoint du MoDem, envisagent de rejoindre la liste PS de Patrick Mennucci.
Lire aussi : Le MoDem se déchire sur les municipales
Parmi les villes les plus peuplées de La Réunion, la commune de La Possession, 31.000 habitants, pourrait basculer en mars prochain. Face au communiste Roland Robert, sans cesse réélu depuis mars 1971, Jean-Yves Morel porte les espoirs d'Objectif Réunion, un mouvement de droite soutenu par l'UMP et l'UDI. Problème, Marie-Andrée Lacroix-Faveur, l'une des figures d'Objectif Réunion, a choisi de rallier sur la liste communiste. Les instances d'Objectif Réunion avaient pourtant interdit à ses membres de sceller des alliances avec le PCR (Parti communiste réunionnais), d'autant plus dans les villes qui peuvent basculer.
Source: leJDD.fr

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