Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Aux Etats-Unis, l’ecstasy bientôt en pharmacie ?

Une étude expérimentale utilisant la MDMA a donné de bons résultats sur des personnes atteintes du syndrome de stress post-traumatique. Un usage thérapeutique controversé.

Par 

Publié le 16 décembre 2016 à 14h44, modifié le 19 décembre 2016 à 13h50

Temps de Lecture 2 min.

La MDMA aurait un effet durable sur le syndrome de stress post-traumatique.

Tony Macie avait tout essayé, au point de devenir dépendant aux médicaments que lui prescrivait son médecin pour se défaire du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) rapporté de ses missions en Irak. Jusqu’au jour où ce vétéran américain découvrit l’ecstasy. Cette drogue plus répandue dans les soirées débridées que dans les cabinets médicaux a changé sa vie. Comme celle de la centaine de patients, qui, comme lui, ont participé à un programme expérimental utilisant la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), son nom scientifique.

Couplé à des séances de psychothérapie, le traitement mis en place par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, une organisation à but non lucratif qui promeut l’utilisation médicale des drogues comme le LSD ou la marijuana, a visiblement convaincu les autorités sanitaires américaines. La puissante Food and drug administration (FDA) vient d’autoriser l’association à lancer une nouvelle phase d’expérimentation. Destinée cette fois à plusieurs centaines de patients, elle démarrera en 2017. Ce feu vert constitue la dernière étape avant la mise sur le marché de l’ecstasy pour le traitement des PTSD et d’autres types de dépressions. Cette amphétamine, qui agit comme un stimulant sur le système nerveux, pourrait alors rejoindre dès 2021 les rayons des pharmacies. Aux Etats-Unis, elle a été déclarée illégale au milieu des années 1980, alors qu’elle commençait sa percée dans les boîtes de nuit.

« Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée. Car nos meilleures thérapies ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients »
Charles R. Marmar, psychiatre

Selon les résultats de l’étude qui a convaincu la FDA, après douze semaines de psychothérapie et trois prises d’ecstasy sous contrôle médical, plus de deux tiers des patients ne présentaient plus aucun signe de PTSD, y compris sur le long terme. Dans les entretiens donnés aux médecins, les patients – des vétérans mais aussi d’anciens pompiers, policiers et victimes d’abus sexuels – expliquent que non seulement la drogue les a aidés à surmonter des souvenirs douloureux, mais qu’elle a contribué à soigner leur addiction à l’alcool ou à d’autres médicaments. Le traitement devrait être développé pour traiter les cas d’autisme ou la dépression liée aux maladies incurables.

Nouvelle étape

« Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée, a reconnu, dans le New York Times, Charles R. Marmar, un psychiatre spécialiste des malades souffrant de stress post-traumatique, étranger à l’expérimentation. Car nos meilleures thérapies aujourd’hui ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients. » La santé mentale des anciens soldats rentrés d’Irak ou d’Afghanistan avec des troubles psychiques préoccupe depuis des années les pouvoirs publics américains. Au-delà des traitements classiques à base d’antidépresseurs et de psychothérapie, le recours à la marijuana médicale s’est développé dans la vingtaine d’Etats qui en autorisent l’usage thérapeutique. L’arrivée de l’ecstasy constituerait une nouvelle étape, mais elle ne fait pas l’unanimité.

Certains scientifiques mettent en garde contre les phénomènes d’addiction liée à cette drogue « feel good », dont un usage prolongé peut provoquer des dommages sur le cerveau. Que ces substances soient administrées sous contrôle médical ne prémunit en rien des effets désastreux sur les patients. Ainsi, les Etats-Unis font face à un grave problème de santé publique, lié à l’addiction de milliers de personnes aux antidouleurs. Une étude du Centers for desease control and prevention, parue le 8 décembre, a une nouvelle fois alerté sur le nombre de morts dues aux overdoses d’antidouleurs, en augmentation de 4 % : en 2015, 17 536 Américains y ont succombé.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Stress post-traumatique : de la prévention au soin
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.