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États-Unis : le vote des grands électeurs en cinq questions

VIDÉO - Alors que le collège des grands électeurs se réunit lundi pour élire le président des États-Unis, les perdants démocrates et quelques républicains espèrent encore pouvoir empêcher une présidence Trump. Le Figaro fait le point sur le déroulement du vote.

1/ Qu'est-ce que le vote du collège électoral?

Le 8 novembre dernier, les citoyens américains ont voté pour... les grands électeurs de leur État, et non directement pour les candidats à la présidentielle. Ces 538 grands électeurs votent lundi prochain pour formellement élire le candidat à la présidence, ainsi que le vice-président, avant la cérémonie d'investiture du 20 janvier. Un système datant de la Constitution de 1787. Chaque État dispose d'un nombre de grands électeurs équivalant au nombre de ses sénateurs (deux par État) et des députés à la Chambre des représentants, dont le nombre varie en fonction de la population. Le plus peuplé, la Californie, compte ainsi 55 grands électeurs, contre 3 pour l'Alaska. Cette année, le président élu, Donald Trump, a remporté le vote de 306 d'entre eux, contre 232 pour sa rivale démocrate Hillary Clinton.

2/ Qui sont ces grands électeurs?

Leur mode de sélection diffère d'un État à l'autre, mais ils sont en général actifs en politique. Les partis les nomment lors des conventions organisées dans les États, ou lors d'un vote du comité central du parti. Le grand électeur peut exercer toute sorte de profession - membre de l'administration d'un État, universitaire... Cette année, un fervent militant anti-avortement fait partie du collège électoral, au même titre que Sybrina Fulton, la mère de Trayvon Martin, l'adolescent noir tué en 2012 en Floride. Seule règle: ne pas faire partie du Congrès ou être membre d'un bureau fédéral au moment de l'élection.

3/ Comment se déroule le vote?

Les grands électeurs se réunissent dans la capitale de leurs États respectifs le premier lundi qui suit le deuxième mercredi de décembre. Le 19 décembre cette année. L'élection a lieu à la majorité absolue, soit 270 voix sur 538. Les listes des votes sont certifiées, scellées, et transmises au président du Sénat. Ce dernier les ouvre le 6 janvier lors d'une séance exceptionnelle, en présence du Congrès. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, la Chambre des Représentants désigne le vainqueur parmi les trois candidats arrivés en tête.

4/ Peuvent-ils aller à l'encontre du choix des citoyens de leur État?

La loi fédérale ne l'interdit pas. Ils risquent des sanctions - comme des amendes - dans la plupart des États, mais dans 21 autres, aucune loi n'interdit aux grands électeurs de voter pour qui bon leur semble. Il est toutefois extrêmement rare qu'ils s'émancipent des résultats des urnes: depuis le début du XXème siècle, neuf grands électeurs - les «faithless electors» - n'ont pas voté comme ils avaient promis de le faire, sans toutefois changer l'issue de l'élection.

5/ Y a-t-il donc une possibilité de voir Donald Trump écarté de la présidence des États-Unis?

Donald Trump a obtenu 46,2% des voix au total le 8 novembre dernier, contre 48,2% pour Hillary Clinton. Mais en raison de la répartition inégale de ses voix, il a donc obtenu 306 grands électeurs contre 232 pour la démocrate. Certains fervents opposants au républicain voient le collège électoral comme le dernier rempart contre une présidence Trump, dans le cas - très improbable - où 37 républicains décideraient de se révolter et de ne pas voter pour le milliardaire. Une pétition visant à faire pression pour qu'ils votent Hillary Clinton plutôt que Donald Trump a déjà été signé par plus de 4,8 millions de personnes. Plusieurs groupes, comme Make Democracy Matter, publient sur leur site les noms et coordonnées des grands électeurs républicains pour pousser les Américains à les contacter et les exhorter à ne pas voter pour Trump. Mais jusqu'à présent, seul l'un d'eux a déclaré ouvertement qu'il le ferait: Chris Suprun, du Texas. Le fait que les grands électeurs n'aient pas l'occasion de se concerter et votent dans leur État respectif, sans pouvoir se mettre d'accord, rend un revirement de situation lundi peu vraisemblable.

VIDÉO - Le mois dernier, la candidate écologiste Jill Stein, soutien d'Hillary Clinton battue à la présidentielle, remettait en cause la victoire de Donald Trump en appelant à un nouveau décompte des voix dans le Wisconsin

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579 commentaires
  • Stigh

    le

    Au décompte de ce jour, Clinton a gagné le vote populaire avec 3 millions d'électeurs de plus que Trump qui est devenu président. Du jamais vu dans l'histoire des États-Unis.
    Un jour noir pour la démocratie américaine.

  • charles camera

    le

    Désolé @ Violoncelle, mais, Arrête ta musique .... ? Oui les faux démocrates, sont des socialistes déguisés, voire pire ... !
    Ils avancent masqués, car la majorité silencieuse des USA, n'aime pas les gauchistes ... !
    Certes à l'intérieur de ces "démocrates", ils y a des bisous-nounours (les moins dangereux), mais il y as aussi les pires cocos ... Charlis

  • sanzilluse

    le

    Quel bonheur de voir s'éloigner le monde faisandé et orwellien que tentent de nous imposer par tous les moyens, y compris les plus vils, les globalo-progressistes, ces djahdistes de la pensée unique dont nous voyons jusque dans ces colonnes les derniers soubresauts. Ne ménageons pas notre joie.

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