“Surréaliste”, mot de la déprimante année 2016

“Surreal” a été désigné mot de 2016 par le dictionnaire américain Merriam-Webster. Il nous rappelle ainsi qu’entre les différents attentats ou l’élection de Trump, on est finalement bien content que l’année se termine.

Par Jérémie Maire

Publié le 19 décembre 2016 à 16h20

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 03h27

2016 laisse un goût étrange en bouche. Un goût « surreal », « surréaliste », pour Merriam-Webster, qui en a fait son mot de l’année écoulée. Il est vrai que la définition qu’en donne le dictionnaire américain – quelque chose de « marqué par l’intense réalité irrationnelle d’un rêve » – colle aux douze derniers mois. Attentats à Bruxelles, à Nice ou Orlando, tentative de coup d’Etat en Turquie, élection de Donald Trump ou mort de Prince (événements auxquels correspondent les pics de recherche sur le site du dico) ont ponctué 2016, qu’on a traversé, parfois, comme un cauchemar éveillé.

« C’est ce genre d’année... » laisse échapper le lexicographe de Merriam-Webster, Peter Sokolowski, qui constate que les internautes cherchent des mots aussi bien pour obtenir une définition que pour vérifier des données grammaticales. Les requêtes pour « surréaliste » après un événement tragique montrent comment ce genre de faits marque à la fois « les scènes physiques et les mentalités », selon les explications du dico de référence.

Si « surreal » s’est fait remarquer au cours de l’année, il est talonné par deux mots qui ont marqué la campagne présidentielle américaine : « bigly » (qu’on peut traduire par « énormément »), que beaucoup de gens ont cru entendre dans la bouche de Donald Trump au cours d’un débat (il aurait en fait mal prononcé – et mal utilisé – l’expression « big league ») et « deplorable » (pour « déplorable »), utilisé par Hillary Clinton non pas comme un adjectif mais comme un nom pour désigner les supporters de son adversaire. D’où une certaine incrédulité des internautes, qui les a poussés à rechercher ces mots sur un dictionnaire en ligne.

Ces trois mots font écho aux déjà pas très joyeuses autres locutions désignées par d’autres référents sur Internet. Pour le site Dictionnary.com, « xénophobie » est le mot de l’année. Quant à l’Oxford Dictionnary, c’est « post-vérité » qui passe pour le marqueur linguistique d’une année où la campagne du Brexit et celle de Donald Trump se sont faites non pas sur des faits et des vérités, mais sur des rumeurs, des interprétations voire des mensonges pris pour argent comptant. On se prépare une belle année 2017.

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