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Christine Lagarde maintenue à la direction du FMI

Les 24 administrateurs du Fonds ont confirmé dans ses fonctions de directrice générale Christine Lagarde malgré l’arrêt de la CJR la jugeant coupable de négligence dans l’affaire Tapie.

Par Richard Hiault

Publié le 19 déc. 2016 à 19:38

Arbitrage Tapie : Christine Lagarde reconnue coupable mais dispensée de peine dans l’affaire Tapie, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) s’est réuni d’urgence pour confirmer ou non à son poste l’actuelle directrice générale de l’institution multilatérale depuis 2011. Au terme de la réunion des vingt quatre administrateurs, ceux-ci lui ont apporté un net soutien, exprimant la « pleine confiance » du Conseil dans sa capacité à assurer ses fonctions « efficacement » et louant son « incroyable leadership ». Premiers actionnaires du FMI, les Etats-Unis ont également rendu hommage à une « dirigeante solide ». « Nous avons toute confiance dans sa capacité à guider le Fonds dans un moment crucial pour l’économie mondiale », a souligné le secrétaire au Trésor américain en poste, Jacob Lew.

Aucune règle interne prévue au FMI

Aucune règle interne ne dictait la voie à suivre pour le FMI. Les statuts de l’institution ne prévoient pas une démission automatique en cas de condamnation. Légalement, Christine Lagarde ne bénéficie d’aucune immunité, mais elle peut continuer à exercer ces fonctions tant qu’elle bénéficie du soutien du conseil d’administration dominé par les Européens et les Américains. Un soutien reçu rapidement lundi soir.

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Christine Lagarde, qui a regagné samedi Washington où siège l’institution, s’est d’abord entretenue avec le doyen des administrateurs, le représentant de la Russie, Aleksei Mozhin. Avant que le Conseil ne donne son avis.

Nombre d’observateurs s’attendent à ce qu’elle soit maintenue à son poste

Au regard de la décision la jugeant coupable de négligence sans qu’aucune peine ne soit prononcée et sans conséquences sur son casier judiciaire, bon nombre d’observateurs s’attendaient à ce qu’elle soit maintenue à son poste. Tout au long d’une procédure aux multiples rebondissements, d’ailleurs, les membres du conseil d’administration du Fonds, lui ont toujours affiché leur soutien, répétant « avoir confiance dans les capacités de la directrice générale d’assumer efficacement ses fonctions. »

 Le sentiment au sein de l’institution est positif.

« Cela n’aura pas d’impact sur son mandat au FMI. Le conseil va la confirmer dans ses fonctions et lui demander de poursuivre » sa mission, assurait par exemple sur son compte Twitter, Ian Bremmer, professeur à l’université de New York, avant la décision. « Le sentiment au sein de l’institution est positif », indiquait, par ailleurs, un haut fonctionnaire de l’institution confiant dans le maintien de Christine Lagarde.

Le gouvernement français exprime « toute sa confiance »

Le gouvernement français, via un communiqué diffusé lundi juste avant la réunion du Conseil d’Administration du Fonds, par le ministère de l’Economie et des Finances, avait assuré qu’il maintenait « toute sa confiance » en Christine Lagarde. Cette dernière « exerce son mandat au FMI avec succès, et le gouvernement maintient toute sa confiance en sa capacité à y exercer ses responsabilités », soulignait le texte, rappelant que la décision de la CJR « porte sur des faits antérieurs à sa prise de fonction » à la tête du Fonds.

Après l’arrêt de la CJR, François Bayrou, le président du MoDem, s’est toutefois interrogé sur BFM TV indiquant que « ce qui évidemment est une interrogation et pose question, c’est que, derrière, il n’y ait aucune sanction et cela uniquement (...) parce que Mme Lagarde occupe des fonctions internationales ».

Suite à cette reconduction, certains, à l’instar de Mohamed A. El-Erian, ex DG de Pimco, ont appelé à changer les modalités de nomination des dirigeants du FMI. Ces derniers problèmes juridiques devrait être « une opportunité pour moderniser un processus de sélection antique et féodal », a-t-il écrit dans un point de vue publié par Bloomberg. « L’affaire Lagarde risque d’amplifier les défis de la crédibilité auxquels est confrontée une institution que les pays membres ont été trop timides à réformer ».

Un cas de figure inédit pour le FMI

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois que le FMI se trouve confronté à une situation où son directeur général est condamné alors qu’il est en fonctions. Mis en cause dans une affaire de viol au Sofitel de New York en 2011, Dominique Strauss-Kahn avait démissionné de son poste de directeur général peu après son incarcération. Quant à l’Espagnol Rodrigo Rato, il avait quitté son poste de patron du FMI depuis plusieurs années avant d’avoir des ennuis judiciaires dans son pays.

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