Attention aux compléments alimentaires

Les compléments alimentaires utilisés pour perdre de la graisse ou gagner de la masse musculaire pourraient être dangereux pour la santé.

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Illustration AFP

    «J'avais du mal à prendre du muscle». C'est après avoir fait ce constat que Sébastien, un Parisien de 27 ans amateur de musculation, a décidé de prendre des compléments alimentaires. Ces produits pour «faire gonfler» que Sébastien, comme des dizaines de milliers d'autres sportifs, ingurgite tous les matins sous forme de poudre ou de gélules, inquiètent l'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Dans un avis qui sera rendu public mardi matin, que nous nous sommes procurés, l'ANSES en déconseille l'usage aux personnes présentant des risques cardiovasculaires, souffrant d'une cardiopathie, d'une altération de la fonction rénale ou hépatique et de troubles neuropsychiatriques. Les enfants, adolescents, femmes enceintes et allaitantes sont aussi priés de ne pas en prendre.

    49 signalements d'effets indésirables

    Si les experts de l'ANSES sont inquiets, c'est qu'ils ont recueilli 49 signalements d'effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation de compléments alimentaires «brûleurs de graisse» vendus à des sportifs qui cherchaient à accroître leur masse musculaire tout en perdant du gras. Dans le jargon des sportifs, on appelle cela «faire sécher son corps». «Les effets indésirables rapportés étaient majoritairement d'ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie mais aussi accident vasculaire cérébral) et psychiques (troubles anxieux et troubles de l'humeur)», énumère l'Anses qui déconseille par ailleurs la consommation de compléments alimentaires contenant de la caféine avant et pendant une activité sportive.

    «Ces produits ne posent a priori pas de problème mais c'est l'usage qu'en font les gens qui est problématique, s'inquiète Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation des risques liés à la nutrition à l'Anses. Certains sportifs en consomment plusieurs de manière concomitante ou les associent parfois avec des médicaments et l'on voit désormais des femmes enceintes et même des enfants en utiliser à des doses élevées». L'Anses conseille aux sportifs de consulter impérativement un médecin avant d'en consommer.