Paris : Ali, le vendeur à la criée, sauvé par la mobilisation de Saint-Germain

 Avec le déménagement des entrepôts du Monde en banlieue, Ali, vendeur à la criée du quotidien dans le quartier Saint-Germain, était menacé de ne plus pouvoir exercer son métier. Une solution a été trouvée: les 40 exemplaires qu'il vend seront deposés à Sciences Po.
Avec le déménagement des entrepôts du Monde en banlieue, Ali, vendeur à la criée du quotidien dans le quartier Saint-Germain, était menacé de ne plus pouvoir exercer son métier. Une solution a été trouvée: les 40 exemplaires qu'il vend seront deposés à Sciences Po. (LP/ M.-A.G.)

    Sa silhouette gracile et ses baskets usées jusqu'à la corde ne déserteront pas les pavés de Saint-Germain-des-Prés(VIe) de si tôt. Menacé de ne plus pouvoir continuer à vendre à la criée le quotidien Le Monde chaque jour dès 13 heures, Ali vient d'être sauvé par la mobilisation du quartier et de ses clients. Avec le déménagement des entrepôts du journal en banlieue, ce Pakistanais arrivé à Paris il y a 44 ans peinait de plus en plus pour trouver et vendre ses 40 exemplaires tous les jours. C'était sans compter sur l'aide de l'association des anciens de Sciences Po qui s'est mobilisée pour que Le Monde trouve une solution de rechange au vendeur. Les réseaux sociaux ont fait le reste.

    En quelques jours, près de 7000 signatures ont été recueillies pour appeler au soutien d'Ali. Des anonymes. Et des people aussi comme le chef Cyril Lignac, le patron du festival de Cannes Pierre Lescure, les journalistes Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin...

    Ce lundi, le vendeur a donc été reçu au Monde. Ses 40 exemplaires lui seront déposés tous les jours à Sciences Po. Ali pourra dès le début du mois de janvier sillonner à nouveau le quartier et se moquer de l'actualité en criant ses titres imaginaires et facétieux. «J'invente toujours des bêtises. Celui avec DSK arrêté au Maroc avec une chèvre avait beaucoup faire rire les gens... Les politiques m'inspirent beaucoup » sourit-il.

    A 64 ans cependant, Ali ne pourra pas non plus continuer éternellement ce métier. Jean-Pierre Lecoq, le maire (LR) du VIe, réfléchit avec lui à une « reconversion ». « Il y a des concessions de gaufres/glaces qui vont se libérer au Luxembourg, cela pourrait être une bonne solution », espère l'élu. Ali s'y voit déjà et ce n'est pas sa petite fille de 3 ans qui l'en dissuadera !