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En Cisjordanie, la microfinance aide les femmes à s’émanciper

Ciblant les femmes en difficulté, Asala, un institut de microfinance palestinien, leur accorde des prêts allant jusqu’à 20 000 dollars.

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Publié le 22 décembre 2016 à 17h30, modifié le 22 décembre 2016 à 17h30

Temps de Lecture 2 min.

A Naplouse, Souhad a ouvert son atelier de couture grâce à des emprunts souscrits auprès d’un organisme de microfinance local.

Depuis trois ans, la styliste Souhad s’est mise à son compte en ouvrant Fantaisie Fashion, son propre atelier de couture à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Sa spécialité ? Les robes de fête, notamment de mariage, souvent d’inspiration indienne, incrustées de strass et de pierreries. « Leur prix peut atteindre 1 500 sheckels [soit environ 400 dollars], un montant considérable en Palestine », explique-t-elle.

Pour se lancer, Souhad a bénéficié de deux prêts d’Asala, un institut de microfinance (IMF) qui lutte pour l’émancipation des femmes palestiniennes. Les deux crédits, 3 000 euros sur deux ans et 14 000 euros sur trois ans à un taux de 7 %, lui ont permis d’acheter une machine à coudre, un stock de tissus, un ordinateur pour dessiner les robes, ainsi qu’une voiture pour les livraisons. Signe de la bonne santé de l’atelier, le premier prêt à été remboursé en seulement 18 mois.

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Egalement installée à Naplouse, Yara a 23 ans et vient d’ouvrir le premier cabinet de radiologie de la ville réalisant des panoramiques dentaires par imagerie électronique, une technologie qu’elle a expérimentée pendant deux ans à Ramallah, la principale ville de Cisjordanie, après des études à l’université palestinienne de Jérusalem.

Pour l’achat du matériel, elle a décroché un prêt de 15 000 dollars sur 4 ans auprès d’Asala. « J’ai obtenu un taux de 7 %, largement inférieur à ce que les banques me proposaient. Pour une femme, c’est plus difficile d’obtenir un bon crédit en Palestine », confie la jeune femme.

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L’association l’a également aidé à rédiger son business plan. Mais rien n’est jamais simple à Naplouse, « la ville du feu », d’où partit la seconde intifada en 2001, et qui reste largement coupée du reste du pays. « J’ai acheté la machine en Allemagne, et elle a été livrée par bateau via le port de Gaza. Il nous a fallu six mois pour obtenir les autorisations des autorités israéliennes. A la fin, je n’y croyais plus », poursuit-elle en souriant.

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Avec plus de 5 000 bénéficiaires et 12 millions de dollars d’actifs, Asala accorde des crédits allant de 1 000 à 20 000 dollars, sur des durées d’un à trois ans. L’enveloppe peut monter à 40 000 dollars pour les créateurs d’entreprise de moins de 20 ans. Aucune garantie financière n’est exigée, tout fonctionne sur la parole donnée, matérialisée par un engagement écrit.

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« Nous ciblons les femmes en difficulté, en particulier celles qui vivent dans des camps de réfugiés car elles n’ont pas accès au crédit bancaire », déclare Reem Abboushi, à la tête d’Asala depuis 15 ans. Avec des résultats concluants puisque 68 % des projets financés sont encore en activité cinq ans après leur lancement et que le taux de défaillance des emprunteurs ne dépasse pas 5,6 %.

Asala se procure des ressources auprès de banques traditionnelles et de la Solidarité internationale pour le développement et l’investissement, une branche du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire spécialisée dans l’aide au développement dans les pays du Sud.

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