25 %, c'est le pourcentage de femmes expertes conviées sur les plateaux ou sollicitées dans les reportages des JT de TF1 et LCI entre mai et août de cette année. « C'est insuffisant, reconnaît la directrice générale adjointe de l'information du groupe TF1 Catherine Nayl. Nous avons donc décidé de lancer des formations mixité pour les journalistes et les techniciens, ainsi que des ateliers de media training pour les expertes. » Il est temps. Selon le Global Media Monitoring Project 2015, les hommes représentent 83 % des experts et 78 % des intervenants dans les médias en France. Déjà, en 2014, le collectif de femmes journalistes Prenons la Une regrettait que le CSA n'ait pas plus de pouvoir pour imposer la parité et que les femmes soient le plus souvent interrogées en qualité de témoins ou de victimes et non de spécialistes.

Stéréotypes, quand tu nous tiens ! Le vivier de professionnelles - médecins, avocates ou hautes fonctionnaires - reste sous-exploité. La faute aussi à l'autocensure ? « Les femmes sont encore trop souvent entravées par leur sentiment d'imposture », explique Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Le groupe TF1 n'est pas le seul à tenter de rendre les femmes plus visibles. France Télévisions exploite depuis plusieurs années l'annuaire de plus de 1 700 expertes (expertes.eu) lancé avec le groupe Egae et Radio France. « Plus on verra des femmes prendre la parole, plus cela brisera les stéréotypes », avance Rebecca Amsellem, du mouvement féministe Les Glorieuses qui a mis en ligne un manifeste pro-expertes et déjà recueilli 1 738 signatures.

Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 16 décembre 2016. Abonnez-vous ici.