Mauritanie: l’ambassadrice à Paris se fait voler son smartphone avec des données «sensibles» dans un bus

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Le 24/12/2016 à 09h54, mis à jour le 25/12/2016 à 11h41

La police parisienne a été saisie de ce vol intervenu dans des circonstances rocambolesques et dont la victime n'est autre que l'ambassadrice de Mauritanie à Paris qui se rendait au quartier chaud de Barbès. Voilà une drôle d'histoire qui fait bien fonctionner le téléphone arabe à Nouakchott.

Mohamed Ould Abdel Aziz et ses services secrets sont dans tous leurs états. Des secrets d'Etat ou tout au moins des informations ultra-sensibles sont peut-être entre les mains soit d'un simple voleur ou soit de personnes malintentionnées. C'est Aichetou Mint Mhaiham, ambassadrice de Mauritanie en France présentée comme une proche de la première dame du pays, qui a perdu son "téléphone de service" à la suite d’un vol, rapporte vendredi la newsletter «Afrique Confidentielle».

L’appareil portable de la chef de la représentation diplomatique à Paris, «un smartphone» a été dérobé dans un bus, ajoute la même source. «L’ambassadrice avait choisi le PC3, ligne de bus reliant la porte Maillot à la porte de Clignancourt, pour se rendre à Barbes. Comme une voyageuse lambda. Signe d’humilité ou acte écologique, peut-importe. Puisque la diplomate regrette amèrement son choix qui pose une certaine irresponsabilité quand on occupe un poste aussi important.

Le téléphone qu’elle a perdu contenait des données très sensibles: comptes de l’ambassade et surtout conversations enregistrées entre le président Aziz et son épouse, la première dame de Mauritanie. Pourquoi ? Parce que Mme Aichetou Mint Mahaiham est la meilleure amie de la première dame qui utilisait ainsi le même téléphone pour parler avec son mari quand elle se rendait à Paris. Ce qu'elle fait d'ailleurs assez souvent.

Les mauvaises langues disent d’ailleurs que c’est l'amitié entre les deux dames qui est "la raison principale de la nomination de la diplomate dans la capitale française ou Mme Aziz a ses habitudes et ainsi donc…sa dame de compagnie".

En fait, ce ne serait pas les données privées contenues dans le smartphone chipé qui seraient à la base des soucis des autorités de Nouakchott «il y a plus préoccupant. Car, des informations sensibles sur la Mauritanie sont aussi enregistrées dans ce téléphone pas comme les autres».

La police française a été saisie et s’est mobilisée pour retrouver "le si précieux objet". En attendant, la présidence mauritanienne prie pour que l’information reste secrète. Dommage, car la presse a de longues oreilles et trouve en cette période des contes de Père Noël, cette histoire assez drôle à raconter. "Il était une fois" une ambassadrice qui préfèrait le bus à la Mercedes avec chauffeur. "Une brave dame qui fait faire des économies à son pays, mais aussi donne des sueurs froides aux autorités… qui l’ont nommée à la Paname", conclut le journal animé par Ismail Aidara, un sénégalais aux origines bien mauritaniennes.

Voilà une nouvelle qui devrait animer les débats dans les salons cossus de Tevragh-zeina, quartier résidentiel et véritable vitrine de la capitale mauritanienne, au cours des prochains jours. Le téléphone arabe fonctionnera certainement à plein régime pour permettre au landerneau politique et aux simples citoyens de se tenir au courant de l’évolution d’une affaire plutôt inédite.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/12/2016 à 09h54, mis à jour le 25/12/2016 à 11h41