Existe-t-il aujourd’hui sur la planète une ville sans dieu(x) ? se demande John Keenan sur le site du quotidien The Guardian. Pour tenter de le savoir, le journaliste britannique a consulté diverses enquêtes.

Selon un recensement en Angleterre et au pays de Galles effectué en 2011, c’est la ville de Norwich qui enregistrait la plus forte proportion d’habitants se déclarant “sans religion” : 42,5 %. En deuxième position : Brighton & Hove, dans le sud de l’Angleterre, avec 42,4 % de “sans religion”. Dans le reste de l’Angleterre et du pays de Galles, ils n’étaient que 25,1 %.

De Berlin à Boston : les capitales de l’athéisme

En Allemagne, Berlin fait nettement mieux : 60 % des Berlinois affirment n’avoir aucune religion. En 2009, une proposition visant à donner aux cours de religion, à l’école, le même statut que les cours d’éthique a été rejetée lors d’un référendum. Elle était pourtant soutenue par Angela Merkel. La faible participation (30 %) a révélé le peu d’intérêt des Berlinois pour ce type de préoccupations. Berlin a été surnommée la “capitale européenne de l’athéisme” – ce n’est pas sans raison.

Aux États-Unis, une enquête réalisée à l’initiative de l’American Bible Society tente de classer les villes américaines selon le nombre d’habitants qui déclarent lire la Bible chaque semaine. En 2016, les villes les moins concernées par la Bible seraient Albany, Schenectady et Troy, qui forment une seule aire métropolitaine de plus de 200 000 habitants dans l’État de New York : 10 % seulement des habitants déclarent y pratiquer régulièrement la Bible. Elles sont suivies par Boston (11 %), Providence (12 %), Las Vegas (14 %), San Francisco (15 %) et Hartford-New Haven (16 %).

Autre indicateur intéressant à l’échelle des États-Unis : en 2014, selon une enquête du Pew Research Center, 53 % des Américains pensaient qu’il n’était pas nécessaire de croire en Dieu pour mener une vie morale, contre 45 % qui estimaient que la foi en Dieu était indispensable pour avoir de bonnes valeurs.

Portrait-robot des populations les moins croyantes

Il reste que, dans beaucoup de régions du monde, dénombrer croyants et non-croyants est aujourd’hui extrêmement difficile. John Keenan rappelle cette évidence :

Dans les territoires contrôlés ou soumis à l’influence de l’État islamique, les non-croyants déclarés courent à l’évidence des risques très graves. À l’inverse, l’athéisme d’État promulgué par les dirigeants de l’Union soviétique signifiait que les croyants étaient au mieux stigmatisés ; au pire, persécutés.”

Un classement mondial des villes selon la place qu’y occupe la ou les religions n’est sans doute pas pour demain. Peut-on au moins établir le portrait-robot des populations les moins croyantes ? En 2011, à Norwich comme à Brighton, les journaux locaux avaient mis en avant deux caractéristiques : la moyenne d’âge peu élevée et la proportion importante d’étudiants. “Si vous êtes jeune et brillant, il semble que vous soyez plus susceptible que d’autres d’être sans religion.”

Et si ces deux critères sont vraiment pertinents, ils peuvent fournir des pistes à ceux qui préfèrent vivre en milieu athée.