
Les autorités françaises ont confirmé l’enlèvement, samedi 24 décembre à Gao, dans le nord du Mali, d’une Française, Sophie Pétronin, qui dirige une organisation non gouvernementale (ONG) d’aide à l’enfance, a annoncé, dimanche, le ministère français des affaires étrangères.
Une enquête en flagrance, pour enlèvement et séquestration en bande organisée a été aussitôt ouverte par le parquet de Paris, a rapporté une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP).
Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et au commandement de gendarmerie prévôtale, qui assure les fonctions de la police judiciaire militaire auprès des forces armées situées en dehors du territoire français. Les auteurs de l’enlèvement et leur mobile n’ont cependant pas encore été identifiés.
Les autorités françaises, « en lien avec les autorités maliennes, sont pleinement mobilisées pour rechercher et libérer, le plus vite possible, notre compatriote », a assuré, dans un communiqué, le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal. Le ministère a ajouté être en contact avec la famille de Mme Pétronin.
Agée de 66 ans, cette médecin nutritionniste a créé, en 2004, l’ONG Aide à Gao, pour venir en aide aux enfants souffrant de malnutrition ; elle la dirige encore aujourd’hui. En 2012, elle avait échappé de justesse aux islamistes armés qui avaient pris pendant plusieurs mois le contrôle de Gao, grâce à l’aide de rebelles touareg qui l’avaient exfiltrée vers l’Algérie.
Une région instable
Son enlèvement a été annoncé samedi par les autorités du Mali. Une source de sécurité du pays et deux élus locaux de cette ville du nord du Mali – elle est située à 1 200 kilomètres de la capitale, Bamako –, ont expliqué à l’AFP que Sophie Pétronin, qui a également la nationalité suisse, avait été enlevée à Gao par des hommes armés.
Le nord du Mali est une région instable, dont le contrôle échappe encore largement aux forces de sécurité maliennes et étrangères qui participent à l’intervention militaire internationale toujours en cours dans le pays contre les groupes djihadistes.
L’opération « Barkhane » contre les djihadistes, forte de 4 000 hommes, est déployée depuis août 2014 au Mali, en Mauritanie, au Tchad, au Niger et au Burkina Faso. Les troupes françaises sont présentes en nombre sur la base de Gao, qui est l’un des piliers de la force Barkhane au Sahel.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaida, à la faveur de la déroute de l’armée régulière face à une rébellion de groupes touareg.
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