Objets connectés : attention, dangers

Mini caméra de vidéosurveillance photographiée à Berlin en 2015 ©Getty - Thomas Trutschel
Mini caméra de vidéosurveillance photographiée à Berlin en 2015 ©Getty - Thomas Trutschel
Mini caméra de vidéosurveillance photographiée à Berlin en 2015 ©Getty - Thomas Trutschel
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Publicités à gogo, marketing dédié, difficile de résister aux objets connectés. Un nouvel internet sous toutes les formes qui se développe à vitesse grand V : 10 milliards d'objets aujourd'hui, contre 30 à 80 milliards en 2020, selon les experts. Quitte à prendre de graves risques. Par Eric Chaverou

La vidéo fait froid dans le dos. Une association de consommateurs norvégienne nous montre comment une charmante poupée connectée grâce à une liaison bluetooth ne garantit aucune sécurité à l’enfant qui en rêvait ni à ses parents :

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L’UFC Que Choisir a saisi la Cnil et la DGCCRF au sujet de ce jouet, également importé en France. Car l'association craint un transfert, notamment aux États-Unis, des discussions entre les enfants et leur poupée, pour les commercialiser ! Et ce n’est pas tout, explique Justine Massera, juriste à l’UFC Que Choisir :

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Pas de quoi rassurer les Français qui commencent à se familiariser ces objets connectés, mais qui s’inquiètent très régulièrement de leur fiabilité. Des commerciaux du secteur le reconnaissaient eux-mêmes il y a peu à l’Assemblée nationale.

Conscient du potentiel économique de l’internet des objets, le gouvernement a regroupé les professionnels, ces derniers jours encore à Bercy. Avec un enjeu majeur à tous les niveaux : la confiance.

Des industriels français travaillent aussi à de petites sécurités informatiques dédiées, pendant qu’un fonds interministériel sur la cyber sécurité est en train d’être finalisé. Il s’agit de veiller aux données privées mais aussi d’éviter que des objets infectés par des virus servent de tremplins à des attaques informatiques majeures. Fin octobre, des centaines de milliers de caméras de surveillance connectées du monde entier, des machines dites zombies, ont ainsi paralysé des sites comme Amazon, Twitter, Netflix ou Airbnb.

A écouter : Objets connectés : doit-on avoir peur de son électroménager ? (La Méthode scientifique)

Des chevaux de Troie au service d’États et de l'intelligence économique

L'internet des objets et ses risques se développent aussi à échelle industrielle : pour les usines du futur, des centrales ou les villes connectées. Les équipements intelligents, comme les lampadaires nouvelle génération, doivent désormais être pensés en terme de sécurité. Président de la société Dotvision, Guillaume Pelletier travaille depuis une quinzaine d’années dans les objets connectés, notamment sportifs. Il regrette aujourd'hui beaucoup trop de marketing, et un marché encouragé par de grands groupes de la Silicon Valley au profit de leurs services de cloud (stockage de données sur des serveurs à distance). Tout en refusant d'être alarmiste, celui qui met également son expertise au service du gouvernement explique comment des individus pourraient arriver à éteindre un quartier d'une ville connectée, d'ici une décennie :

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Il y a un an, une cyberattaque, mais non relayée par des objets connectés, avait entraîné une importante coupure électrique en Ukraine.

Dans ce contexte et face aux risques terroristes, les 200 organismes d’intérêts vitaux français, liés aux transports, au nucléaire, à la santé ou à l’électricité, seront tenus dans les prochains mois de rendre des comptes sur leur cyber sécurité.

Une coopération franco allemande qui prend de l'ampleur

En charge du développement stratégique et des affaires publiques de l'hébergeur français OVH, l'un des principaux en Europe, Alban Schmutz a lui vécu fin septembre une attaque informatique d'une violence rare. Une attaque par déni de service réalisée justement grâce à 150.000 caméras connectées à internet à la sécurité défectueuse, basées dans le monde entier. Quelques jours après cette attaque qui n'aurait pas eu de conséquences, Alban Schmutz était à Berlin pour le second sommet numérique franco-allemand. Là où François Hollande et Angela Merkel ont accéléré et amplifié les partenariats et investissements sur des sujets comme l'internet des objets. Pour Alban Schmutz, "une dynamique européenne est essentielle, à commencer par cette bonne entente entre Paris et Berlin" :

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