CSDHI – Cette jeune femme de 17 ans originaire de Machad a été mariée à 13 ans, l’âge légal en Iran. Elle porte plainte aujourd’hui pour coups et blessures contre son mari. Selon cette petite mariée, au cours de ses quatre années de vie commune, elle a été victime de violences et de « comportements sauvages de son mari ». Elle ne se sent plus en sécurité chez elle.
La loi en Iran ne punit pas les violences familiales. L’homme a tous les droits sur sa femme. S’il la tue, il ne sera pas non plus sanctionné, surtout s’il plaide qu’elle était en tort ou qu’elle enfreignait des principes religieux…
Rokna est allée voir les services sociaux de Machad : « J’avais à peine 13 ans et j’étais au collège, quand un soir ma mère s’est assise à mes côtés et s’est mise à me parler d’un jeune qui par l’intermédiaire d’une connaissance m’avait demandée en mariage. A l’époque je ne connaissais rien au mariage ni à la vie de couple. Je savais juste qu’une fille devait se marier. C’est pourquoi j’ai baissé la tête et j’ai laissé ma mère tout arranger.
« Et très vite j’ai été fiancée à Nabi. Dès lors je n’ai pas pu continuer mes études et j’ai dû quitter l’école. Les fiançailles ont duré un an. Je n’ai connu aucun problème durant cette période jusqu’à ce qu’on nous marie.
Quand nous avons commencé notre vie commune, l’attitude et les paroles de mon beau-père ont totalement changé. Comme si quelque chose le mettait très en colère mais qu’il ne voulait pas en parler. Des querelles sur le prix du mariage.
Mon beau-père a fait pression sur mon père pour qu’il verse ma dot de 30 millions de tomans. Il disait que lui aussi il verserait 30 millions de tomans. Mais mon père qui tenait une petite épicerie ne pouvait pas payer. Il a dit au beau-père de payer sa pat pour ses invités et que lui se chargerait du prix de ses propres invités. Alors il a loué son verger et a réussi à financer la cérémonie du mariage. Mais mon beau-père n’a pas déboursé un kopeck et a tout fait pour que le mariage se passe le plus mal possible.
Et puis il s’est mis à me détester. Même après la naissance de notre bébé, il n’est pas venu me voir et m’a rendu la vie difficile. Quand je sortais de la maison il contactait son fils pour qu’il me suive et me fasse des histoires. Mon mari me frappait sous n’importe quel prétexte au point de vouloir me tuer. Il a même dit que je ne voulais pas allaiter le bébé et c’est pour ça qu’il m’a pris le bébé et que je ne le vois plus.
Quand mes parents ont voulu venir à la maison pour calmer les choses, il les a couvert d’insultes, ne les a pas laissé entrer et a voulu m’agresser avec un couteau. Alors je me suis réfugiée dans une pièce de la maison que j’ai fermée à clé. Je ne suis plus en sécurité. »