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Le candidat Mélenchon crève l’écran sur YouTube

Avec plus de 150 000 abonnés, il est de loin le premier YouTubeur des politiques français. Une popularité qu’il doit en partie à une bonne compréhension des codes de la plate-forme.

Par  et

Publié le 28 décembre 2016 à 09h52, modifié le 05 janvier 2017 à 12h08

Temps de Lecture 2 min.

Saisie d’écran de la chaine Youtube de Jean-Luc Mélenchon, qui rassemble des extraits de meetings, et des entretiens.

Jean-Luc Mélenchon aime à le répéter : il est le premier youtubeur politique français. Loin devant tous les autres candidats à la présidentielle, qui peinent à dépasser quelques milliers d’abonnés. Et assez près de youtubeurs engagés populaires, comme Usul2000 (186 000 abonnés) ou Bonjour Tristesse (171 000 abonnés). Un succès d’autant plus impressionnant qu’il est en forte croissance : fin octobre, le candidat de La France insoumise n’en avait « que » 40 000, ce qui faisait déjà de lui le premier youtubeur élu de France. En à peine deux mois, ce chiffre a plus que triplé pour finir par dépasser les 150 000 dans les premiers jours de 2017.

Cette popularité, M. Mélenchon la doit en bonne partie à une bonne compréhension des codes de la plate-forme, analyse le vidéaste MisterJDay (550 000 abonnés) dans une longue vidéo consacrée à la présence des élus sur YouTube et publiée fin novembre. « Il a bien compris les codes des youtubeurs : remercier pour les “like”, demander aux gens de s’abonner… », estime-t-il. Mais, surtout, « il prend en compte les commentaires sous ses vidéos » : M. Mélenchon répond en effet souvent à ceux qui l’interpellent et tient compte de leurs remarques dans ses vidéos suivantes.

Démarche participative

Une forme d’horizontalité qui tranche sur la majorité des vidéos publiées par les candidats et les élus sur la plate-forme appartenant à Google, mais qui est cohérente avec la démarche participative mise en avant par le candidat pour l’élaboration de son programme.

« C’est un média où l’on peut exposer ses positions dans un cadre non biaisé par un traitement journalistique qui n’est pas toujours à la hauteur des enjeux, estime Manuel Bompard, directeur de campagne de M. Mélenchon. Pour nous, ça n’a jamais été un gadget pour être à la mode mais un outil qui offrait beaucoup de potentialités pour faire de la politique. »

Mais, à trop vouloir copier les codes des youtubeurs, le risque est aussi de commettre des impairs, dans un univers complexe et mouvant. En félicitant le 4 décembre Cyprien, qui anime une très populaire chaîne humoristique, pour son dix millionième abonné, Jean-Luc Mélenchon s’est attiré une série de messages très critiques, l’accusant d’opportunisme ou soulignant que Cyprien a été par le passé épinglé pour des publicités déguisées dans ses vidéos.

Fin novembre, Jean-Luc Mélenchon a aussi rencontré le youtubeur Ganesh2, humoriste provocateur qui s’est fait connaître en réalisant des parodies de tests de jeux vidéo sur lesquels il plaque une imitation de Jean-Marie Le Pen. Il est aussi l’auteur d’un manga baptisé Jean-Luc No Révolution, bande dessinée de « kung-fu communiste » parodique imaginée pour un pari.

Série de témoignages

Reste à savoir si YouTube aura un impact important sur la campagne électorale. Lors de la mobilisation contre la loi travail, la plate-forme avait été le lieu d’expression d’une partie de la contestation. Plusieurs youtubeurs s’étaient notamment rassemblés autour du collectif On vaut mieux que ça, qui avait publié une série de témoignages sur les conditions de travail et les ravages de la précarité.

Malgré ses bons chiffres, la chaîne de Jean-Luc Mélenchon – et a fortiori celles des autres candidats – compte finalement peu d’abonnés, comparée aux « stars » de la plate-forme. De nombreux comptes français y atteignent ou dépassent les 500 000 abonnés.

Aux Etats-Unis, YouTube a été largement utilisé durant la campagne électorale… principalement parce qu’il s’agit d’une plate-forme efficace pour diffuser des publicités politiques, une pratique autorisée outre-Atlantique.

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