Il sera notamment question du Brexit lors de ce sommet des chefs d'état et de gouvernement de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles. Photo du 21 octobre 2016 à Bruxelles

Le Brexit couplé à la bureaucratie peut avoir des conséquences ubuesques sur les Européens installés dans le pays.

afp.com/THIERRY CHARLIER

C'est une histoire de Brexit et de bureaucratie qui confine à l'absurde. Monique Hawkins est une développeuse logicielle qui vit dans le sud de l'Angleterre. D'origine néerlandaise, elle s'est établie au Royaume-Uni il y a 24 ans, s'est marié avec un Britannique et a eu deux enfants, de 15 et 17 ans. Mais épouser un Britannique n'est pas suffisant pour obtenir de droit la nationalité.

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Sa demande de résidente permanente est refusée

Après la victoire du Brexit, Monique Hawkins a pris peur et s'est décidée à entamer la procédure en vue de demander la nationalité britannique. Un processus long et fastidieux. Première étape: la carte de résident permanent. Erreur! Son dossier, auquel elle n'a pas été en mesure de joindre l'original de son passeport, car elle en avait besoin pour se rendre aux Pays-Bas régulièrement pour voir sa mère, est rejeté. Elle a cependant joint une photocopie certifiée conforme.

Le Bureau de l'Intérieur (Home Office) a refusé sa demande en octobre. Mais en plus, lui a demandé de "prendre ses dispositions pour quitter le territoire". Voulant contester cette décision, Monique Hawkins s'est heurtée à un mur. Impossible d'entrer en contact direct avec qui que soit au Bureau de l'Intérieur, pour expliquer sa situation. Toute correspondance par email ou conversation téléphonique pour discuter de son cas est exclue, s'est-elle vu rétorquer, évoquant un traitement "digne d'un sketch de Monty Python".

Elle a donc rédigé un courrier et on lui a répondu que sa plainte n'était pas valable au regard des directives du Bureau. Désormais son dossier est entre les mains d'un avocat.

Une situation ubuesque

"Il faut bien se rendre compte que demander le visa de résident permanent ne me donne pas un nouveau droit, en faisant cela je ne fais que demander un document qui entérine un droit que j'ai déjà", explique-t-elle au Guardian, qui raconte son histoire.

Le comble, c'est que si Monique Hawkins n'avait pas fait les démarches pour obtenir son visa, on l'aurait laissée tranquille, alors que maintenant elle est censée quitter le pays. D'après le Guardian, ce n'est pas un cas isolé.

"Clairement, le Home Office ne sait pas quoi faire avec les citoyens européens. Si vous étiez dans le privé et que vous traitiez vos clients comme cela, vous seriez viré", témoigne un Allemand dans la même situation.