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La planète enregistre un recul inédit de ses banquises

Depuis novembre, la couverture mondiale de glace de mer accuse une perte de plus de trois millions de kilomètres carrés par rapport à la moyenne 1981-2010.

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Publié le 29 décembre 2016 à 06h37, modifié le 29 décembre 2016 à 15h31

Temps de Lecture 5 min.

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Une équipe américaine pour la ICESCAPE mission, le 12 juillet 2011 dans l’Océan Arctique.

La chute est si spectaculaire qu’on croit d’abord à une erreur. Nulle confusion pourtant : au cours des quatre derniers mois de l’année, la couverture mondiale de banquise a accusé un effondrement inédit en plus de trente ans d’observations. En novembre et décembre, un déficit presque constant de plus de 3 millions de kilomètres carrés de glaces de mer a été enregistré par rapport à la moyenne 1981-2010, selon les données du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain. A s’en tenir à cette moyenne, près de 20 % de la banquise mondiale manquait, fin décembre, à l’appel.

En Arctique, ce sont les fortes températures, relevées en fin d’année, qui contribuent à ralentir l’englacement de l’océan. « Sur la quasi-totalité de l’année, on est très au-dessous de la variabilité naturelle et cela surprend beaucoup de collègues, dit le climatologue Anders Levermann (Potsdam Institute for Climate Impact Research, Allemagne). C’est une situation époustouflante. »

Dans l’autre hémisphère, autour de l’Antarctique, l’entrée dans le printemps austral a, de son côté, vu une réduction abrupte des surfaces de glace qui enserrent le continent blanc.

Aux deux extrémités du monde, les phénomènes à l’œuvre sont différents. « La situation de la banquise arctique est cohérente avec les températures exceptionnelles relevées dans la région en novembre et décembre, avec des anomalies pouvant ponctuellement atteindre 20 °C au-dessus des normales, explique Christophe Cassou, chercheur (CNRS) au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique. L’anticyclone bloqué sur la Scandinavie a contribué à faire remonter des masses d’air chaud sur l’Arctique, et à faire descendre des masses d’air polaire sur l’Eurasie, où les températures ont été, à l’inverse, inférieures aux normales. »

Mais, à cause du réchauffement en cours, ce système de vases communicants n’est pas un jeu à somme nulle. « Une configuration identique faisait remonter beaucoup moins de chaleur vers les hautes latitudes dans les années 1960 », dit ainsi Christophe Cassou.

« Rôle d’isolant thermique »

La banquise arctique est un élément important du système climatique. « D’une part elle réfléchit le rayonnement solaire, au contraire de la surface sombre de l’océan qui en absorbe la plus grande part, explique le glaciologue Mathieu Casado, chercheur (CNRS) au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. D’autre part, elle joue un rôle d’isolant thermique entre l’atmosphère et l’océan. »

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