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Moscou se réserve le droit de riposter aux sanctions américaines

Le président Barack Obama a annoncé jeudi des sanctions à l’encontre de la Russie, accusée d’avoir voulu influencer l’élection présidentielle états-unienne.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 décembre 2016 à 21h00, modifié le 30 décembre 2016 à 22h13

Temps de Lecture 4 min.

Vladimir Poutine est accusé d’avoir voulu influencer la campagne présidentielle américaine.

Au lendemain des sanctions américaines contre la Russie, accusée d’ingérence lors de la campagne présidentielle états-unienne, Moscou laisse planer la menace de représailles, sans pour l’instant passer à l’acte. « Nous n’allons expulser personne », a assuré Vladimir Poutine, vendredi 30 décembre, alors que son chef de la diplomatie a proposé d’expulser trente-cinq diplomates américains. La Russie se réserve toutefois « le droit de prendre des mesures de rétorsion », et « restaurera les relations russo-américaines au vu de ce que sera la politique du président américain élu Donald Trump », a précisé le président russe.

Vendredi soir, ce même président élu a salué le « joli coup » de Poutine « sur le report » des sanctions. « J’ai toujours su qu’il était très intelligent », a ajouté celui qui prendra ses fonctions le 20 janvier. Son tweet a été partagé dans la foulée par l’ambassade russe à Washington.

Jeudi, le président américain, Barack Obama, a déclaré avoir décidé des sanctions contre la Russie, dont « les cyberactivités avaient pour but d’influencer l’élection » présidentielle américaine de novembre. Le département d’Etat a notamment déclaré persona non grata aux Etats-Unis trente-cinq diplomates de l’ambassade de Russie à Washington et du consulat à San Francisco, pour avoir agi « de façon inconséquente au regard de leur statut diplomatique ». Il leur a été donné soixante-douze heures, à eux et à leur famille, pour quitter les Etats-Unis, selon un communiqué de la Maison Blanche.

« Nous n’allons pas créer de problèmes aux diplomates américains. »

En réponse, le ministère des affaires étrangères russe avait proposé vendredi matin au président « de déclarer persona non grata trente et un diplomates de l’ambassade des Etats-Unis à Moscou et quatre diplomates du consulat général américain à Saint-Pétersbourg ». M. Lavrov avait également proposé d’interdire aux diplomates américains d’utiliser une maison de campagne dans la banlieue de Moscou et un bâtiment leur servant de dépôt dans la capitale. « La réciprocité est la règle de la diplomatie dans les relations internationales, avait-il ajouté. Nous ne pouvons bien évidemment laisser de telles attaques sans réponse. »

Mais M. Poutine a décidé de ne pas directement suivre les propositions de son ministre : « Nous n’allons pas tomber au niveau d’une diplomatie irresponsable (...). Nous n’allons pas créer de problèmes aux diplomates américains. » Il a cependant dénoncé de « nouvelles mesures inamicales » prises par l’administration Obama, les qualifiant de « provocatrices » et visant à « miner davantage les relations russo-américaines »

« C’est dommage que l’administration du président Barack Obama finisse son travail de cette manière, mais je lui souhaite quand même une bonne année, tout comme aux membres de sa famille », a ajouté le dirigeant russe. M. Poutine a également invité « tous les enfants des diplomates américains » accrédités en Russie à la fête traditionnelle organisée au Kremlin à l’occasion du nouvel an et du Noël orthodoxe, célébré le 7 janvier.

« Accusations infondées »

Dans un tweet fort peu diplomatique, l’ambassade de Russie au Royaume-Uni avait déjà réagi à la décision de l’administration Obama, lui trouvant un air de « guerre froide ». « Comme tout le monde, y compris le peuple américain, nous serons heureux de voir la fin de cette administration incompétente », écrit-elle. Le tweet est illustré par un canard boiteux (« lame »), expression qui désigne, dans le monde politique anglo-saxon, un élu toujours en poste alors que son successeur est déjà élu mais n’a pas encore pris ses fonctions.

Un peu plus tard, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse publique RIA Novosti, annonçait que la Russie rejetait « catégoriquement » ces « accusations infondées ».

De son côté, Donald Trump, qui a promis un rapprochement avec Vladimir Poutine, a réagi par un message laconique : « Il est temps pour notre pays de passer à autre chose. » Il rencontrera des responsables du renseignement américain la semaine prochaine afin d’être informé des détails de cette affaire, selon un bref communiqué.

Des services de renseignement sanctionnés

Dans son communiqué, la présidence états-unienne ajoute que deux services de renseignement russes, le FSB et le GRU, ainsi que deux officiers du GRU et trois entreprises ayant fourni « un soutien matériel » à cette agence, ont également été sanctionnés.

Les sanctions ne s’arrêteront pas là, écrit le président américain dans un communiqué, prévenant que les Etats-Unis prendront d’autres mesures « au moment choisi », « y compris des opérations qui ne seront pas révélées au public ».

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Dans un rapport publié jeudi soir par le département de la sécurité intérieure et la police fédérale (FBI), deux groupes qui seraient liés au renseignement russe, nommés APT 28 et APT 29 ou encore surnommés « Cozy Bear » et « Fancy Bear », sont cités comme étant responsables de piratages ayant ciblé un parti politique américain. Au cours de la campagne, des hackeurs ont réussi à pirater un organe du Parti démocrate (DNC). Des attaques ayant mené à la publication de plusieurs milliers d’e-mails et documents internes du parti (plus tard publiés sur WikiLeaks) et qui ont affaibli la campagne de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

Le Monde avec AFP

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