Une fois sur trois les proches du défunt refusent le don d'organes. Photo d'illustration.

Une fois sur trois les proches du défunt refusent le don d'organes. Photo d'illustration.

L'Express

Ils étaient 21 000, en 2015, à attendre une greffe. Cette même année, 553 patients sont morts alors qu'ils étaient en liste d'attente pour obtenir un nouvel organe, selon les informations du Monde. Le gouvernement espère réduire ces chiffres avec l'amendement de la loi Santé, votée l'an dernier, qui rentrera en vigueur le 1er janvier 2017.

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A compter de cette date, l'opposition au prélèvement devra être inscrit sur le registre national des refus. Mais que les familles se rassurent, leur opposition au don d'organe sera toujours prise en compte par les équipes médicales, en tant que manifestation indirecte de la volonté du défunt.

Les députés ont ainsi adopté un amendement ouvrant la voie à des moyens officiels pour exprimer son refus que l'inscription dans le registre national. Les personnes opposées au prélèvement d'organes auront notamment la possibilité d'exprimer leur choix par un document écrit et signé, qu'elles pourront confier à un proche.

Un tiers de refus

Le principe de consentement présumé n'est pas nouveau. Il est inscrit dans la législation française depuis la loi Cavaillet de 1976. Mais dans la pratique, les membres de la famille peuvent s'opposer au don si leur proche décédé n'a pas fait les démarches officielles pour inscrire son refus. Ce qui, selon les auteurs de l'amendement de la loi Touraine, aboutissait à faire diminuer le don d'organes, les familles pouvant prendre une décision "sous l'émotion" puis la regretter.

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Une fois sur trois (32,5%), les proches du défunt refusent, en effet, le don d'organes. Le décalage entre les intentions et la réalité est fort, constate Le Monde: 79% des Français sont favorables à cette pratique mais seuls 67% des patients concernés ont été prélevés.

Vieillissement de la population

Certes, depuis 2000, le nombre de donneurs d'organes a quasiment doublé en France et les prélèvements sur des personnes vivantes ont été multipliés par cinq. En 2015, 571 personnes ont choisi de réaliser un don de leur vivant et 1824 personnes mortes ont permis de sauver des vies, rappelle le journal.

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Mais cette hausse demeure insuffisante. Les patients ont, eux-aussi, doublé sur la même période, à cause du vieillissement de la population.

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