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Poupées désexualisées, jupes à la Knesset, femmes séropositives : décembre dans la vie des femmes

Un mois dans la vie des femmesdossier
par Kim Hullot-Guiot, Juliette Deborde et Charlotte Belaïch
publié le 28 décembre 2016 à 18h50

Chaque mois, Libération fait le point sur les histoires qui ont fait l'actualité des femmes, de leur santé, leurs libertés et leurs droits. Seizième épisode : décembre 2016. Si vous avez manqué l'épisode précédent, il est ici (et tous les autres sont là).

Santé

Les femmes plus vulnérables face au sida, mais invisibilisées

Cinq femmes, sur fond noir, en train de crier. Et un hashtag : #NousExistons. A l'occasion de la journée internationale de lutte contre le sida, le 1er décembre, le Planning familial a tiré le portrait de Christine, Catherine, Christine, Giovanna et Ramona, toutes séropositives. «Un tiers des personnes séropositives en France sont des femmes. Pourtant, elles sont encore trop absentes des messages de prévention et de la recherche […] Doivent-elles crier pour se faire entendre ?» interroge l'affiche de campagne.

Depuis une dizaine d'années, l'épidémie se «féminise», les femmes cumulant des «facteurs de vulnérabilité biologiques et sociaux». L'utilisation de certains contraceptifs hormonaux, par exemple, favorise l'incidence du VIH. Mais l'augmentation de la part de femmes atteintes par le virus s'explique surtout par des inégalités de genre. «Le sexisme, l'inégal accès aux moyens de prévention, la précarité et les violences les exposent tout particulièrement au virus», énumère le Planning familial. Pourtant, les femmes sont encore absentes des messages de prévention comme de la recherche. Comme si c'était une affaire d'hommes. Au début de l'épidémie, «quand il s'est agi de construire des catégories basées sur des facteurs de risques (rapports homosexuels, usage de drogue…) […] les femmes ont été classées dans la case "sans facteur de risque"», rappelle le Planning familial. Conséquence de cette invisibilité : les femmes sont mises de côté dans les recherches cliniques. Elles sont notamment sous-représentées dans les essais thérapeutiques, ne représentant que 10 à 20% des effectifs. Or l'efficacité des molécules et leurs effets secondaires peuvent varier selon le sexe. Les femmes doivent aussi faire face à des réactions particulièrement violentes lorsqu'elles sont séropositives. Il y a les phrases du type «Je ne te crois pas, ce n'est pas possible, tu ne ressembles pas à ces gens-là», rapportée par Catherine Kapusta-Palmer, membre du Planning familial et séropositive. Mais aussi des chiffres : en 2014, les femmes étaient deux fois plus nombreuses que les hommes à perdre leur emploi après avoir annoncé leur maladie (36% contre 18%).

En décembre, on a aussi parlé de l'adoption du délit d'entrave à l'IVG au Sénat, visant à pénaliser les sites anti-avortement.

Genre, sexualité et corps

La sexualité féminine, mieux représentée à l’écran en 2016 

Il est loin le temps où Carrie Bradshaw et ses copines révolutionnaient la sexualité féminine à la télévision en exhibant leur Rabbit. Désormais, les personnages féminins de séries ou de films sont plus complexes, et les représentations de la (des) sexualité(s) féminine(s) à l'écran bien plus diverses. C'est ce dont se félicite la journaliste Angelica Jade Bastién dans un article du Guardian, dans lequel elle revient sur les «avancées» récentes de la fiction en la matière (déjà abordées par l'universitaire Iris Brey dans l'ouvrage Sex and the series, dont on vous parlait là), et évoque notamment la série Insecure de HBO. Les autres exemples ne manquent pas : l'une des scènes de la saison 3 de Jane the Virgin (on ne vous spoile pas) est par exemple une belle illustration de la pression à l'orgasme chez les femmes, tandis que l'héroïne de la série british Fleabag aux penchants autodestructeurs, s'adonne au plaisir solitaire devant des discours de Barack Obama (après tout, pourquoi pas) et utilise le sexe comme un moyen de surmonter le deuil, énumère la journaliste. Evidemment, il y a encore des progrès à faire, notamment dans la représentation du sexe lesbien, comme l'explique très bien cet article de Buzzfeed (en anglais), écrit en réaction aux scènes d'amour lesbiennes jugées trop esthétisantes de Mademoiselle de Park Chan-wook. Une preuve, selon la journaliste du Guardian, que la pop culture doit encore faire des progrès, et qu'il faut espérer que les fictions de 2017 continuent de dresser des «portraits stimulants de femmes qui prennent le contrôle de leur propre vie sexuelle.» 

En décembre, on a aussi débattu des raisons pour lesquelles la «théorie du genre» faisait si peur, d'une initiative de femmes américaines qui se sont coupé les cheveux pour protester contre l'élection de Trump, on vous a proposé un portrait de la sexologue réac Thérèse Hargot, et celui de Pamela Des Barres, légendaire groupie américaine qui prône la libération sexuelle, et testé la «booty therapy», sport anti-slut shaming.

Sexisme «ordinaire»

Le harcèlement de rue devient un délit à Buenos Aires

Haro sur les piropos : ces remarques, lancées aux femmes dans la rue ou les transports en commun, sont (malheureusement) une véritable institution en Argentine. Peut-être plus pour longtemps. Le 7 décembre, le gouvernement de la ville Buenos Aires a voté une loi faisant du harcèlement de rue un délit. Ceux qui «harcèlent, maltraitent ou intimident […] des personnes en fonction de leur genre, de leur identité et/ou de leur orientation sexuelle» dans l'espace public seront passibles de travaux d'intérêt général et d'amendes allant jusqu'à 1 000 pesos argentins (environ 60 euros), rapporte La Nacion. Ce n'était pourtant pas gagné : le président Mauricio Macri avait légitimé les piropos il y a deux ans, alors qu'il était maire de Buenos Aires, affirmant que cela plaisait aux femmes, et clamant s'y livrer lui-même. Une prise de conscience a eu lieu depuis, en partie grâce à Aixa Rizzo, une étudiante argentine de 20 ans, qui a témoigné dans une vidéo du harcèlement de rue dont elle était victime, et de l'agression à laquelle elle avait échappé (et qui n'a pourtant pas été prise au sérieux par la police).

Selon l'organisation MuMaLá (Movimiento de Mujeres de la Matria Latinoamericana), 87% des femmes se sentent obligées d'adopter des stratégies afin de se sentir plus en sécurité dans la rue, en évitant certains lieux – et 100% des femmes affirment avoir déjà été confrontées au harcèlement de rue. En France, une étude de 2015 du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a donné des résultats également sans appel : 100% des femmes interrogées indiquaient avoir déjà été harcelées dans les transports en commun. Si un plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans ces lieux de passage a été lancé, le Sénat a décidé de supprimer en janvier du projet de loi sur la sécurité dans les transports l'article qui devait prévenir le harcèlement dans le métro, le bus ou le tram.

En décembre, on a aussi donné la parole à six jeunes femmes qui ont raconté ce qu'était pour elles le «sexisme ordinaire», on a évoqué le «trousergate» contre la Première ministre britannique Theresa May, débattu du caractère sexiste du concours Miss France, rendu hommage à l'astrophysicienne invisibilisée Vera Rubin, et on vous a présenté Andy Puzder, nouveau bras droit de Trump et misogyne notoire. Quant au Haut conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes, il va rendre un rapport annuel sur l'Etat du sexisme en France.

Violences

Un tribunal correctionnel rappelle qu’un viol est un crime

Le mois dernier, le tribunal correctionnel de Valenciennes, dans le Nord, s'est déclaré incompétent pour juger un viol. «Une décision exceptionnelle», selon la juriste Azur Schmitt.

En France, le viol, qui implique une pénétration, constitue un crime. Les agressions sexuelles sans pénétration sont en revanche considérées comme des délits. La différence est de taille car un crime doit faire l'objet d'une instruction – une enquête menée par un juge –, direction la cour d'assise. Les délits eux, sont jugés au tribunal correctionnel, où s'opère souvent une justice à la chaîne.

Pourtant en France, 80% des viols seraient requalifiés en agression sexuelle, donc en délit. Ils se retrouvent ainsi jugés «entre une audience consacrée à un vol à l'étalage et à une conduite sans permis», explique la juriste Azur Schmitt. Et hop, l'affaire est réglée en un rien de temps et à moindres frais. Ce phénomène a un nom : «la correctionnalisation des viols». Une façon, selon ses défenseurs, d'éviter aux victimes une longue procédure, comme c'est souvent le cas en cour d'assises.

Mais en découlent également quelques petits soucis… «La non-reconnaissance de ce qui a été subi, une peine légère lorsque ce n'est pas un sursis total, un dédommagement moindre […] Enfin, pour l'ensemble des victimes et de la société, la correctionnalisation participe largement à la banalisation du viol», liste la juriste. Marie-France Casalis, cofondatrice du Collectif féministe contre le viol, explique également qu'«une autre répercussion très importante est la réduction du délai de prescription. Pour le crime de viol, il est de dix ans pour les victimes majeures et de vingt ans pour les victimes mineures, et ce à dater de leur majorité. Si on requalifie le crime en délit, le délai de prescription passe de vingt à dix ans pour les mineurs, et de dix à trois ans pour les majeurs. Passer de dix à trois ans, c'est une différence énorme.»

Cette fois, le tribunal correctionnel de Valenciennes a dit non – se contentant ainsi de respecter la loi. Le viol qu’il devait juger, celui d’une mineure, avait ainsi atterri dans ses dossiers, sans même faire l’objet d’une instruction.

En décembre, on vous a également parlé d'une nouvelle loi votée dans l'Illinois (Etats-Unis), qui va mettre à contribution le secteur de la beauté et du soin (coiffure, esthétique…) pour lutter contre les violences domestiques, on est revenu sur le cas David Hamilton, et on a appris la libération de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari violent et devenue un symbole des victimes de violences conjugales.

Droits civiques, libertés

La «guerre des jupes» enflamme la Knesset

Des gardes qui mesurent la longueur des jupes des femmes, un député qui déboule à moitié dévêtu… La Knesset a été le lieu de scènes un brin étonnantes. Tout a commencé le 11 décembre, lorsqu'une employée du Parlement israélien a dû poireauter pendant une heure devant son lieu de travail, le temps que les gardes de l'institution se prononcent sur la longueur de sa jupe. Verdict : trop court pour la Knesset. L'employée a donc été forcée d'aller se changer, se faisant au passage réprimander par le chef de la sécurité. La malheureuse a été la cause «d'une angoisse mentale» pour les gardiens.

Aussi hallucinant que cela paraisse, les gardes n'ont commis aucune entorse au règlement. Au contraire, ils se sont contentés de l'appliquer, comme l'ont découvert des employées parlementaires. Le nouveau directeur général de la Knesset a en effet publié, un peu en douce, un document précisant les règles vestimentaires de l'Assemblée : pas de maillot de corps, pas de «petit haut», pas de short, de robe ou de «jupe courte». A quel moment une jupe est considérée comme courte ? Le texte ne le précise pas. Il a en tout cas été perçu comme le signe d'un fondamentalisme religieux qui gagne du terrain, les juives religieuses se couvrant souvent les jambes et les bras et portant un foulard ou une perruque.

Une quarantaine d'employées ont donc décidé de prendre d'assaut la Knesset, armées de leurs jambes nues, en signe de protestation. Certaines ayant été refoulées, un député de gauche en colère a retiré sa chemise devant les caméras avant de se diriger vers l'entrée ainsi dénudé. Devant la contestation, le président de la Knesset a décidé de nommer un comité composé d'élus et d'employés du Parlement, chargés d'examiner la réglementation en vigueur. En attendant ses conclusions, la direction et les députés se sont mis d'accord pour que les parlementaires demandent à leurs assistantes de faire attention au choix de leur tenue, et la Knesset se montrera, elle, moins sourcilleuse sur le respect des règles. C'est pas encore gagné…

En décembre, on a également évoqué une exposition, au Musée des archives nationales de Paris, sur six siècles de procès, souvent sexistes, faits aux femmes. On a raconté l'histoire de Niloofar Rahmani, première femme pilote en Afghanistan qui, craignant pour sa vie, a dû demander l'asile aux Etats-Unis. On a aussi relayé la polémique sur la place des femmes dans l'espace public, de Sevran aux bars corses – et vu pour vous le lumineux documentaire afro-féministe d'Amandine Gay, Ouvrir la voix, qui donne la parole aux femmes noires, discriminées, invisibilisées et ultrasexualisées.

Travail

Les ouvrières, exploitées (et discriminées) dans les usines de jouets en Chine

Début décembre, à Paris, une barbie géante s'est invitée à deux pas des grands magasins. Les passants pouvaient se faire photographier à côté de la boîte rose XXL contenant une poupée en bleu de travail et enceinte. Une campagne menée par l'ONG ActionAid-Peuples solidaires pour interpeller les consommateurs à l'approche des fêtes sur les conditions de travail des ouvrières dans les usines de jouets en Chine – où sont fabriqués 65% des jouets vendus en France, selon l'Association des créateurs-fabricants de jouets français. Soumises à des conditions de travail difficiles et dangereuses, les travailleuses sont aussi discriminées en raison de leur genre, par exemple lorsqu'elles sont enceintes, d'après une enquête menée dans quatre usines chinoises de jouets (produisant pour le compte de Mattel, Hasbro ou encore Fisher-Price) en 2016, qui a révélé des «violations des droits des femmes qui amplifient les inégalités de genre au travail».

«Si le monde des jouets semble féerique pour les enfants, il est synonyme de violations de droits pour les travailleuses : isolement des proches, onze heures de travail par jour, six ou sept jours par semaine, environnement à risque, salaire minimum insuffisant pour subvenir à leurs besoins, conditions de vie déplorables – dortoirs minuscules, souvent sans douche chaude, y compris en hiver», dénonce l'ONG dans une pétition en ligne, signée par plus de 12 000 personnes, qui demandent aux fabricants de garantir des conditions de travail décentes dans leurs usines et chez leurs sous-traitants. Mattel assure de son côté à l'AFP s'être «engagé à ce que chaque personne fabriquant nos jouets et nos produits soit traitée équitablement, avec respect, et puisse travailler dans un environnement sûr et sain». En attendant, pour un jouet de la marque vendu 20 euros, les ouvrières chinoises perçoivent moins d'un euro, tandis que 2,50 euros sont dépensés en pub.

En décembre, on a aussi raconté l'histoire de Fadila, caissière de 23 ans au Auchan City de Tourcoing, qui a fait une fausse couche sur son lieu de travail, qu'elle veut faire reconnaître comme accident du travail.

Famille, vie privée

Désexualiser les poupées pour émanciper les enfants

Si vous avez acheté vos cadeaux de Noël via la plateforme Etsy, vous êtes peut-être tombés sur les boutiques en ligne Tree Change Dolls ou Dandelion Thread, qui proposent des poupées désexualisées et des kits pour relooker soi-même ses poupées (ou celles de ses enfants). Deux Australiennes, Sonia Singh, une artiste vivant en Tasmanie, et Mim Hammonds, une mère de deux filles résidant à Sidney, ont eu la même idée : faire subir aux poupées (genre Bratz, qui sont ultra-maquillées et habillées de façon sexy) une transformation dans le sens inverse de ce que l'ont peut voir dans les émissions de relooking Nouveau look pour une nouvelle vie ou Extreme Makeover.

Les poupées sont donc démaquillées et leur minijupe remplacée par un jean ou une tenue de footballeuse. Là, on s'arrête une seconde sur ce que l'on vient d'écrire, un peu gênée de se réjouir que des poupées soient «rhabillées». Après tout, rien n'empêche les petites filles et les petits garçons de prêter à leurs poupées un caractère de femme forte et indépendante, quelle que soit la quantité de maquillage sur leur visage, ou leur tenue. Mais le problème, c'est quand les poupées sont systématiquement ultra-sexualisées. Quand il n'existe pas de choix. Comme le dit la journaliste Lauren Grounsell du Daily Mail Australia, si les poupées Barbie sont désormais passées d'hôtesse de l'air à pilote ou d'infirmière à médecin, il y a une chose qui n'a jamais changé : leur look.

A lire aussi Une «barbie normale», la fausse bonne idée ?

Et effectivement, les créations de Sonia Singh (visibles sur son Tumblr) ou de Mim Hammonds ont le mérite de «passer le message aux jeunes enfants qu'ils peuvent juste être comme ils sont, et d'embrasser leurs imperfections, a expliqué cette dernière à la presse australienne. Tout cela sans avoir à se soucier une seconde de leurs vêtements, maquillage ou de ce à quoi ils ressemblent».

En décembre, on a aussi fait le tour du débat sur la procréation assistée en France et recueilli les témoignages de femmes qui ont bravé les interdits français en recourant à la GPA, à la PMA ou à la vitrification.

Education

A l’ENA, où sont les femmes ?

C'est en décembre, chaque année, que la liste des étudiants nouvellement reçus à l'Ecole nationale d'administration est rendue publique. Et si il y a trois ans, en 2013, la promotion Churchill (en janvier, Elle interrogeait d'ailleurs plusieurs de ses membres, à lire ici) a battu le record de la proportion de femmes admises (45%), ce n'est plus le cas aujourd'hui, rapporte Le Monde. Cette année, seulement un tiers des élèves sont des femmes, et seulement un quart si l'on ne regarde que les admis par le concours externe. En 2014, elles n'étaient en tout que 29% et en 2015, 36% à être admises. Et selon un rapport interne, c'est aux épreuves orales que les femmes se font le plus éjecter, alors que leurs notes aux épreuves écrites, où les copies sont anonymisées, sont aussi bonnes que celles de leurs camarades masculins.

La directrice de l'école, Nathalie Loizeau, regrettait déjà en 2012 dans le Figaro que l'éducation colporte les stéréotypes : «Cette question, qui dépasse l'ENA, interroge notre modèle d'éducation à la française. Dans l'enseignement secondaire, les filles correspondent au modèle que l'on attend d'elles, en termes d'apprentissage et de comportement. La donne change quand on arrive dans les études supérieures, et notamment les concours. Tout ce qui était considéré comme des défauts chez les garçons devient soudain une qualité que l'on appelle l'audace. Tout cela renvoie à la vision du chevalier et de la princesse.» Difficile de dire si les biais misogynes des jurés sont en cause, ou si les femmes sont davantage dans l'autocensure, notamment à l'oral – ce dont on peut douter à un tel niveau de connaissances, mais c'est sans doute un peu des deux. Une autre explication, avancée par Luc Rouban, chercheur au Cevipof : «On peut formuler l'hypothèse que les étudiantes brillantes sont moins nombreuses qu'avant à présenter ce concoursElles pensent peut-être qu'il leur est plus difficile qu'aux hommes de faire carrière dans la fonction publique – difficulté que j'ai constatée durant mes travaux. Et que le secteur privé leur sera plus favorable.»

A lire aussi : une sélection mensuelle de choses lues, vues et entendues ailleurs que dans «Libé»

• Si vous aimez Josiane Balasko, si vous aimez Simone de Beauvoir, cet épisode de La Grande table, une émission de France Culture, fera votre bonheur. La comédienne y évoque la Femme rompue, tiré du recueil de la philosophe, qu'elle joue jusqu'au 31 décembre aux Bouffes du Nord.

• Deux articles à lire ce mois-ci sur Slate.fr : le premier évoque les liens entre l'amour courtois du Moyen-Age, où la femme est plus objet que participante, et le concept (imbécile) de «friendzone». Le deuxième se penchait sur la vie et l'œuvre de bell hooks (en minuscules), une essayiste afro-féministe très connue aux Etats-Unis mais quasiment pas en France, alors même qu'elle pose des questions fondamentales sur les liens entre genre, «race», et classe. Elle est d'ailleurs l'auteur de Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme, ouvrage sur l'intersectionnalité.

• Les Inrocks ont rencontré Cécile Dormeau, une dessinatrice de 27 ans qui représente des femmes tout sauf tirées à quatre épingles, poilues, grosses, pas forcément blanches et certainement pas douces, bref, très éloignées des stéréotypes genrés habituels. Vous pouvez lire son interview ici et regarder ses dessins sur son compte Instagram. Et comme on aime vraiment bien, on vous en met un aperçu ci-dessous, avant de vous souhaiter une excellente (et féministe) année 2017 !

Montage réalisé à partir de

, dessinée par Cécile Dormeau.

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