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Grantwill gère post-mortem vos réseaux sociaux

Cette start-up gère votre identité digitale et vos placements en cas de décès. Le site est lancé ce jeudi dans toute l’Europe.

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Le nouveau site de Grantwill est gratuit pour un stockage en ligne jusqu’à 10 méga-octets, puis facturé 20 euros par tranche de 2 gigaoctets supplémentaires pour une période de dix ans.

Par Martine Robert

Publié le 28 déc. 2016 à 17:35

Ce serial entrepreneur aime aller là où les autres ne sont pas. Depuis fin septembre, le nouveau territoire investi par Frédéric Simode est celui de la gestion de l’identité digitale post-mortem sur son site internet Grantwill. « Chacun de nous laisse de nombreuses traces sur Internet : comptes e-mail, réseaux sociaux, achats en ligne... Que deviennent ces données, Paypal, Facebook, Twitter, Ask, Linkedin, après la mort ? Notre site permet de décider à l’avance de la gestion de ses comptes, de léguer ses identifiants assortis de ses consignes à un ou plusieurs bénéficiaires, et d’éviter que demain Internet ne devienne un sanctuaire numérique, inutilement gourmand en stockage et en électricité », précise Frédéric Simode.

Autre intérêt de GrantWill : on peut y prévoir le transfert de son patrimoine en cas de décès, de sa bibliothèque ITunes à son assurance-vie. « Cela permet notamment que les économies de toute une vie soient bien remises aux héritiers alors que 5,5 milliards d’euros de contrats ne trouvent pas leurs bénéficiaires en France », remarque le chef d’entreprise. Pas question pour autant pour lui de concurrencer les notaires : « On se contente d’informer, on ne gère pas », poursuit-il.

Traduction en six langues

Quatre développeurs et web-marketeurs ont travaillé durant près d’un an sur ce site qui est disponible à partir de ce jeudi en six langues : français, anglais, allemand, espagnol, portugais, italien. « Nous visons un marché mondial, et pour cela nous comptons opérer une levée de fonds de 1 à 5 millions auprès de la BPI et de capital-risqueurs », précise Frédéric Simode.

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Le site est gratuit pour un stockage en ligne jusqu’à 10 méga-octets, puis facturé 20 euros par tranche de 2 gigaoctets supplémentaires pour une période de dix ans. On peut y archiver des documents scannés (contrats d’assurance maison, voiture, etc.), des photos, des vidéos, des musiques, des messages...

A terme, Grantwill pourrait se rapprocher des notaires pour développer une approche nouvelle de la succession, avec la possibilité par exemple de transmettre les dons autorisés par la loi aux ayants-droit non officiels de son choix.

Conflit avec Facebook

S’il existe déjà des sites proposant des testaments numériques comme Testamento, le champs d’action de Grantwill est beaucoup plus large. En deux mois, un millier d’adhésions et dix-mille sessions (dont 30 % hors de France) ont été enregistrés. Et la start-up semble susciter des jalousies. Le 15 novembre, elle a lancé une campagne publicitaire dans laquelle elle se proposait d’aider les géants américains du web à gérer l’avenir numérique de leurs membres disparus. La publicité n’a pas été approuvée par Facebook, sans motif précis. « Depuis, plus aucune de nos publications n’est visible par nos fans ou nos abonnés dans leur fil d’actualité. Nos publications sont vues uniquement par ceux qui consultent la page Facebook de Grantwill. Le géant veut-il nous empêcher d’avoir une longueur d’avance ? » relève Frédéric Simode qui a entamé une procédure judiciaire à l’encontre de la firme californienne.

Facebook a déjà créé pour ses membres un compte de commémoration en cas de décès et Google réfléchit à un « ange gardien numérique ». Mais les géants devront peut-être aller plus loin alors qu’en France la loi pour une République numérique d’octobre, dont on attend les décrets, prévoit que les réseaux sociaux devront traiter l’identité digitale post-mortem de leurs utilisateurs.

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