Ce que l'on sait de l'attentat du Nouvel an dans une discothèque d'Istanbul

Ce que l'on sait de l'attentat du Nouvel an dans une discothèque d'Istanbul
A Istanbul juste après l'attaque. ((SIPA))

Un homme est entré et a tiré sur la foule dans une boîte de nuit de la plus grande ville de Turquie. Voici ce que l'on sait à ce stade.

Par AFP
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Lundi midi, plus de 24 heures après la fusillade qui a fait 39 morts, dont plus de 20 étrangers, dans une boîte de nuit huppée d'Istanbul, l'assaillant était toujours en fuite et les autorités turques ont arrêté huit suspects. 

Le groupe Etat islamique a annoncé, via un communiqué lundi matin, revendiquer cet attentat. Le groupe djihadiste y indique que c'est "un des soldats du califat" qui a mené cette attaque contre l'établissement Reina. 

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Une Franco-tunisienne fait partie des tués. Au moins trois autres Français ont été blessés.

L'attaque

A 1h15 dimanche (23h15 heure de Paris), un assaillant armé d'un fusil d'assaut surgit devant la boîte de nuit Reina, au cœur d'Istanbul, et ouvre le feu sur les personnes qui se trouvent devant l'entrée, selon le gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin.

Après être entré dans la discothèque, l'assaillant tire au hasard sur la foule, tuant au moins 39 personnes, dont 15 étrangers, et faisant 65 blessés, selon le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.

"D'une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An", a déclaré Vasip Sahin.

Selon la chaîne d'information NTV, plusieurs personnes ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux coups de feu. 

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"On a entendu des tirs de kalachnikov, on s'est dit que c'était peut-être des gens qui avaient trop bu et qui se bagarraient, mais les gens ont commencé à se jeter par terre", a témoigné Albert Farhat, sur la chaîne libanaise LBCI. "C'est mon passeport qui ma sauvé la vie, car je le portais près du coeur", a encore témoigné sur LCBI un Libanais blessé, François al-Asmar, expliquant qu'une balle avait effleuré le document.

Les victimes

Sur les 39 morts, 20 seraient étrangers. Une Franco-tunisienne figure parmi les tués, assure le Quai d'Orsay. Son mari, un Tunisien, a également été tué.

Il y a par ailleurs trois Français parmi les 65 blessés, indique le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

Parmi les autres personnes tuées, il y aurait des ressortissants de plusieurs pays arabes, indique la ministre de la Famille turque, Fatma Betül Sayan Kaya, citée par l'agence progouvernementale Anadolu. Des ressortissants de l'Arabie saoudite, du Maroc, du Liban et de Libye, figureraient ainsi parmi les morts.

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Attentat d'Istanbul : qui sont les victimes ?

A Amman le ministère jordanien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle Petra, a indiqué que trois Jordaniens avaient été tués et quatre blessés dans l'attentat d'Istanbul. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a lui rapporté que deux de ses ressortissants avaient trouvé la mort dans l'attaque. Par ailleurs, un Libanais est porté disparu et trois ont été blessés dans l'attaque, a indiqué le consul du Liban à Istanbul, Hani Chmaitili. L'ambassade du Maroc à Ankara a pour sa part indiqué que trois de ses ressortissants ont été légèrement blessés.

"Une Israélienne a été blessée et hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger, tandis qu’on est sans nouvelles d’une deuxième Israélienne qui se trouvait dans cette discothèque au moment de l’attentat", a aussi indiqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien.

"La mort de l'Israélienne qui avait été portée disparue a été confirmée, tandis qu'une deuxième Israélienne a été blessée", a déclaré dans un 2e temps le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

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Une Canadienne a aussi trouvé la mort dans cet attentat, indique Justin Trudeau.

L'assaillant

Bientôt 48 heures après la fusillade, qualifiée d'acte "terroriste" par Ankara, l'homme est toujours recherché par les autorités, ayant manifestement réussi à fuir les lieux.

Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue lundi midi, a rapporté l'agence de presse Dogan. Aucun autre détail n'était disponible au sujet de ces personnes arrêtées par des équipes de la police antiterroriste. 

Plus tôt, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait déclaré que "le terroriste" était toujours recherché par la police, semblant indiquer qu'il n'y avait qu'un seul assaillant. Les médias turcs avaient dans un premier temps fait état d'"au moins un" tireur déguisé en père Nöel, mais cette information n'a pas été confirmée par les autorités. Sur des images de surveillance, dont des extraits ont été diffusés par les médias, il semble porter une tenue normale, mais avec un bonnet de Noël sur la tête.

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Des témoins cités par l'agence de presse Dogan ont rapporté l'avoir entendu s'exprimer en arabe, mais cela n'a pas été confirmé non plus par les autorités.

"Une chasse à l'homme est en cours pour retrouver le terroriste. La police a lancé des opérations. Nous espérons que l'assaillant sera rapidement capturé," a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Selon lui, les premiers éléments de l'enquête ont révélé que l'assaillant avait dissimulé son fusil sous un manteau, puis quitté les lieux en portant d'autres vêtements.

Selon le Premier ministre turc, il aurait abandonné son arme sur place. Alors que des vidéos publiées sur les réseaux sociaux avaient rapidement montré dimanche un homme faisant irruption devant l'entrée de la discothèque en tirant, les autorités d'Ankara ont vite interdit la diffusion de toute image de l'attaque, comme elles le font généralement après les attentats.

Le lieu

Fleurs et bougies étaient déposées devant la boîte de nuit dimanche soir, sous le regard de policiers armés de mitraillettes. Le Reina est une emblématique discothèque d'Istanbul, située à Ortaköy, un quartier du district de Besiktas, sur la rive européenne de la ville.

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En images. Le club Reina d'Istanbul, théâtre de la tuerie du nouvel an

Selon Dogan, elle accueillait au moins 700 personnes venues célébrer le passage à la nouvelle année.

Le Reina, discothèque huppée où les entrées sont filtrées, est située à quelques centaines de mètres de l'endroit où avaient eu lieu les célébrations officielles du Nouvel An, au bord du Bosphore.

Un témoignage

L'attaque a débuté à 1h15, 10 minutes après l'arrivée à la Reina de Sefa Boydas, footballeur professionnel, qui joue pour la modeste équipe stambouliote de Beylerbeyi.

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"Juste au moment où on était en train de s'installer près de l'entrée, il y a eu beaucoup de poussière et de fumée. Des coups de feu ont éclaté", a-t-il raconté.

"Des gens piétinaient d'autres gens", décrit Sefa Boydas.

Dans la panique qui s'est emparée des fêtards, plusieurs ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux balles mortelles.

"En entendant ces bruits, plusieurs femmes se sont évanouies", dit-il. C'est le cas de l'une de ses amies.

"Je l'ai prise sur mon dos et je me suis mis à courir immédiatement".

"Je ne sais pas comment j'ai réussi à m'enfuir", dit-il. "Dans ces moments-là, on n'attend pas. Ca tirait à gauche, alors on a foncé vers la droite".

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La police arrive vite. "Ils sont arrivés très vite, mais ils n'ont pas pu prendre le contrôle de la situation immédiatement, ils ne savaient pas qui était (le tireur). Ils nous soupçonnaient tous", explique Sefa Boydas.

L'EI revendique

Dans la matinée de lundi, le groupe Etat islamique a fait savoir, via un communiqué, qu'il revendiquait cette attaque. L'EI est la cible depuis août d'une offensive des forces turques dans le nord de la Syrie.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le groupe jihadiste indique qu'"un des soldats du califat" a mené l'attaque contre l'établissement Reina.

Daech revendique l'attaque du Nouvel an à Istanbul, une première en Turquie

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Le flou règne sur l'identité de l'auteur de cette attaque sanglante contre la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d'Etat et une vague d'attentats meurtriers attribués aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ou à la rébellion kurde.

En réaction à ces opérations militaires, l'EI a appelé à plusieurs reprises ses partisans à mener des attaques en Turquie.

C.C. avec AFP

 

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