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Inde

Inde: la traite des personnes ralentie par la démonétisation de billets

La démonétisation partielle lancée il y a deux mois en Inde a chamboulé l'économie et poussé les gens à faire de longues queues pour échanger leurs billets. Mais cela semble également avoir eu un effet positif : le retrait soudain des plus importants billets du pays aurait paralysé l'un des commerces les plus affreux : la traite des personnes, selon le rapport de l'association Bachpan bachao Andolan.

La police encadre les personnes qui font la queue pour échanger et retirer des billets de banque, à Old Delhi, le 11 novembre.
La police encadre les personnes qui font la queue pour échanger et retirer des billets de banque, à Old Delhi, le 11 novembre. REUTERS/Cathal McNaughton
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Présidée par le prix Nobel de la paix Kailash Satiarthy, l’ONG Bachpan bachao Andolan est en train de conclure un rapport pour analyser l'étendue du phénomène. Selon le responsable de la lutte contre la traite de personnes dans cette organisation, une énorme partie de ce commerce illégal est gelé.

Dans le nord de l'Inde par exemple, les jeunes femmes, parfois mineures, sont habituellement amenées depuis les régions pauvres et frontalières avec la Birmanie ou le Népal, vers les plus grandes agglomérations. Mais les services de Bachpan Bachao Andolan affirment qu'ils n'ont repéré aucun mouvement, plus aucun trafic depuis la mi-novembre. Soit depuis l'annonce de la démonétisation.

Existe-t-il un lien avec l'invalidation des plus grosses coupures ?

Cette traite illégale ne fonctionne qu'en liquide. Il faudrait entre 3 500 et 7 800 euros pour permettre le « commerce » d'une jeune femme. Sur cette somme, sa famille d'origine, à qui on fait croire qu'on a trouvé un travail décent pour leur enfant, ne touche généralement qu'à peine 30 ou 40 euros.

Mais comme les plus gros billets ont été soudainement invalidés, ces transactions ont été gelées. Impossible de payer les familles et les policiers pour qu'ils ferment les yeux, impossible également de revendre cette victime à un bordel. Conséquence : l'un des commerces illégaux les plus lucratifs a été paralysé.

Un phénomène malheureusement temporaire

Cette démonétisation a coupé l'herbe sous le pied des fraudeurs mais n'empêche en rien ces différents trafics illégaux de renaître. Des millions d'euros en nouveaux billets, non déclarés et donc sûrement issus d'un commerce illégal, ont déjà été saisis par la police. Tandis que les Indiens modestes faisaient des heures de queue pour pouvoir retirer 30 euros au distributeur.

Ce phénomène montre que non seulement les hommes louches ou corrompus avaient des moyens d'accéder à ces nouvelles coupures avant tout le monde, et parfois même avant les agences bancaires elles-mêmes. Ainsi, l'économie souterraine ne va pas disparaître par cette simple opération. Elle a seulement connu une pause exceptionnelle, et sûrement salutaire pour quelques jeunes femmes qui en sont les victimes.

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