Le skieur français Jean Vuarnet, champion olympique de descente en 1960 à Squaw Valley (États-Unis), est décédé dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 janvier, à 83 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Né le 18 janvier 1933 en Tunisie, alors protectorat français, il avait marqué de son empreinte l’histoire du ski mondial le 22 février 1960 lors des jeux d’hiver de Squaw Valley (États-Unis) en étant le premier champion olympique sacré sur des skis métalliques.

Cette année-là, il avait également surpris en évoluant sur la piste dans une position de recherche de vitesse jusqu’alors inédite – dite « de l’œuf » – qu’il avait mise au point avec son entraîneur de l’époque, Georges Joubert. Cette posture aérodynamique a depuis été abandonnée, mais elle avait inspiré nombre de champions après lui.

Un pionnier des affaires

À l’instar d’un Émile Allais, qui l’avait précédé dans la réussite sportive et économique, Jean Vuarnet avait compris l’intérêt de valoriser son nom dans le monde des affaires liées aux sports d’hiver. Il a contribué au lancement d’une marque de skis et de lunettes portant son nom. Il fut ensuite à l’origine de la création de la station d’Avoriaz, en Haute-Savoie, puis du domaine skiable des Portes du soleil, qui regroupe douze stations réparties sur les territoires français et suisse.

Sa mère et un de ses fils victimes d’une secte.

Sorte de Jean-Claude Killy avant l’heure, Jean Vuarnet avait vu la trajectoire de sa vie, jusque-là dorée, brisée net en 1995. Cette année-là, les corps de sa première épouse et d’un de ses fils furent en effet identifiés parmi les seize victimes de l’Ordre du Temple solaire. Les circonstances du drame – meurtre organisé ou suicide collectif d’adeptes de cette secte – n’ont jamais été clairement établies.

Sa personnalité très médiatique et la force de son témoignage sur son impuissance à sortir ses proches des griffes de l’Ordre du Temple solaire avaient alors grandement participé à la lutte contre les sectes.