Le site du New-York Times revient sur les travaux de Sam Browing. Le docteur officie en tant que géologue au sein du prestigieux M.I.T. Le chercheur s’est fixé comme objectif de comprendre pourquoi 96% des espèces sur terre ont été exterminées pendant le Permien. L’homme n’est pas découragé face aux quelques 252 millions d’années qui le séparent des faits. Il s’agit en fait de la plus grosse des cinq extinctions de masse décelées à partir de fossiles.
Le docteur a fait une avancé déterminante : ses collègues et lui ont pu mesurer, de la manière la plus précise encore jamais pratiquée à ce jour, combien de temps cela a pris aux espèces pour disparaître. Selon le rapport de son équipe, l’extinction se serait déroulée pendant moins de 60 000 ans. Un nombre d’années, certes impressionnant, mais une peccadille aux yeux du temps qu’il a fallu pour que les ères géologiques se succèdent.
Un grand changement de température
La fracture se forme à la fin du Permien et au début du Trias. A cette période, la Terre a connu une évolution fondamentale dans sa biodiversité. Le trilobite, par exemple, disparaît totalement. Aucun fossile datant d’après cette époque n’a été retrouvé.
Le monde va ensuite profondément se modifier. Aux plantes tropicales du Permien succèdent toute une série de mauvaises herbes et d'énormes volcans entrent en éruption dans la région de la Sibérie réchauffant fortement les océans.
Ce qui intrigue particulièrement les chercheurs, ce sont des roches de carbone formées à l’époque de l’extinction. Celles-ci sont constituées de deux sortes de carbone, l’un "léger" et l'autre plus "lourd". Cela pourrait justifier une lourde poussée de dioxyde de carbone dans l’océan. Ce phénomène pourrait avoir causé un changement drastique de la biodiversité de la planète.
Il est évidemment difficile d’émettre des certitudes lorsqu’on étudie une époque aussi chronologiquement éloignée. Sam Bowring apporte de nombreuses pistes utiles pour un jour espérer déterminer ce qui a causé un si grand bouleversement de la vie sur Terre.
Sébastien Boyen (@SBoyen) avec le New-York Times