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Cette appli veut aider les entreprises à respecter le droit à la déconnexion

Même si leur employeur ne leur demande pas forcément, les salariés sont nombreux à consulter leur messagerie professionnelle en dehors de leurs heures de travail.

Même si leur employeur ne leur demande pas forcément, les salariés sont nombreux à consulter leur messagerie professionnelle en dehors de leurs heures de travail. - Jan Vasek-jeshoots- CC

Le droit à la déconnexion oblige les employeurs à réguler l'usage des boîtes mails et des téléphones de leurs salariés. Mais le plus souvent, c'est le collaborateur qui ne peut s'empêcher de consulter son smartphone même très tard. Calldoor permet d'empêcher ces débordements.

Répondre à la demande d'un client un vendredi à 22 heures, décrocher quand son boss appelle le week-end ou encore éplucher sa boîte mail pendant ses vacances pour éviter d'être débordé à son retour… qui ne l'a jamais fait? Mais ces pratiques pourraient bien cesser: depuis le 1er janvier, les entreprises de plus de 50 salariés doivent mettre en place une charte sur le droit à la déconnexion, qui détaille les conditions dans lesquelles un salarié ne pourra être sanctionné s'il n'a pas répondu aux sollicitations de son employeur.

Sauf que cette loi ne prend pas en compte un paramètre essentiel: ce sont bien souvent les salariés eux-mêmes qui ont du mal à couper leur smartphone. "Ils ont des scrupules à se déconnecter. Car ils se demandent ce que va penser leur manager, est-ce qu'ils ne vont pas passer pour un mauvais employé. Du coup, ils n'osent pas forcément déconnecter et cela peut poser des problèmes de stress et de burn out", explique Edouard Mongrand, fondateur de Calldoor, sur BFM Business. L'entrepreneur a développé une application destinée aux services des ressources humaines afin qu'ils puissent gérer au cas par cas ce droit à la déconnexion.

Une déconnexion au cas par cas

Concrètement, les entreprises installent cette application sur les téléphones professionnels et les paramètres en fonction de ce qui a été défini dans le cadre des négociations sur le droit à la déconnexion. Calldoor peut ainsi envoyer des notifications aux salariés, en leur rappelant que c'est l'heure de se déconnecter de leur smartphone. Il est aussi possible de mettre en place des solutions de blocage de la messagerie depuis le smartphone ou des appels entrants le soir.

"On peut créer des profils par typologie de salarié en fonction des cadres, des commerciaux, des techniciens et dire que pour ceux-là j'applique telle forme de déconnexion car cela correspond à leur métier. Et pour d'autres être beaucoup plus restrictifs parce qu'ils n'ont pas forcément besoin de lire leurs mails", détaille Edouard Mongrand. Les services des ressources humaines peuvent aussi identifier les personnes qui présentent des signes de surmenage et ont besoin d'être déconnectées.

Le France est le seul pays à avoir institué le droit à la déconnexion, mais Calldoor peut être utile pour toutes les entreprises qui souhaitent préserver la santé de leurs salariés. Calldoor est vendu sous forme d'abonnement, à partir de 6 euros par an et par téléphone, avec des tarifs dégressifs en fonction du nombre d'applications installées.

C.C.