VIDEO. Présidentielle : pourquoi notre journal fait une pause avec les sondages

PRESIDENTIELLE. Le Parisien-Aujourd’hui en France ne commandera plus d’enquêtes d’opinion pendant la campagne, pour mieux se concentrer sur le journalisme de terrain.

 La conférence de rédaction matinale du Parisien-Aujourd'hui en France au siège du journal à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
 La conférence de rédaction matinale du Parisien-Aujourd'hui en France au siège du journal à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) Stéphane Albouy, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd'hui en France

    Notre décision pourra sembler paradoxale à certains. Alors que nous entrons dans une séquence préélectorale d'une rare intensité, Le Parisien/Aujourd'hui-en-France a décidé de faire une pause en suspendant les sondages politiques pendant la campagne présidentielle.

    L'expérience est inédite pour un quotidien ces dernières années. Elle s'inscrit évidemment dans un contexte très particulier après le Brexit, l'élection de Donald Trump, et plus près de nous, l'écrasante victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre.

    Des évènements qui ont valu aux sondeurs - et aux médias qui ont diffusé leurs études - de vives critiques sur leur incapacité commune à anticiper les résultats définitifs et à comprendre la société. Notre démarche ne vise pas pour autant à critiquer ou à remettre en cause les méthodologies des instituts. Plus que les études en elles-mêmes, qui n'ont le plus souvent d'autres prétentions que de délivrer un instantané, à un moment donné, c'est l'utilisation qui en est faite qui nous interroge aujourd'hui. Et à travers cette utilisation, l'impact sur notre pratique journalistique. Nous souhaitons notamment éviter le côté « course de petits chevaux » qui se focaliserait uniquement sur celui qui prend la première position.

    Privilégier le reportage

    Plus que jamais, pour aborder ces élections, nous avons choisi de privilégier et de placer le reportage, le terrain, et l'humain au cœur de notre démarche éditoriale. De passer du temps à vos côtés et de sillonner la France pour faire remonter vos attentes. Vous retrouverez évidemment dans nos colonnes les grands thèmes portés par les différents candidats. Des programmes qui seront analysés et décryptés pour mieux mesurer l'impact qu'ils sont susceptibles d'avoir sur nos vies.

    C'est avec cette approche que nous déciderons jour après jour des grands sujets à traiter et de la couverture que nous consacrerons au suivi de l'élection. Durant cette période, il n'y aura donc pas de «Une» politique du Parisien/Aujourd'hui-en-France dédiée à un sondage commandé par nos soins. Nous ne nous interdirons pas pour autant d'évoquer des études réalisées par d'autres médias. Simplement, ces résultats ne seront qu'un élément d'éclairage parmi d'autres, avec les enquêtes effectuées par nos reporters.

    L'exercice peut être jugé complexe, voire périlleux. Il ambitionne simplement de vous apporter une couverture singulière des évènements, tout en restant au plus près de vos préoccupations.

    Pourquoi Le Parisien a décidé de faire une pause dans les sond...

    Stéphane Albouy, directeur des rédactions du Parisien / Aujourd'hui en France, vous explique pourquoi nous faisons une pause dans les sondages politiques.

    Gepostet von Le Parisien am Dienstag, 3. Januar 2017