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Nouvelle baisse record du chômage en Espagne

Le pays compte 390.000 chômeurs de moins qu'il y a un an (-9,5 %). Les syndicats s'inquiètent d'un modèle de croissance basé sur les bas salaires et les CDD.

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Par Cécile Thibaud

Publié le 5 janv. 2017 à 01:01

L'Espagne continue de marquer des points dans sa bataille contre le chômage. L'année 2016 vient de se terminer avec la plus forte baisse du nombre de demandeurs d'emploi jamais enregistrée. C'est ce qu'a annoncé mercredi le ministère de l'Emploi, en signalant que le pays compte 390.534 chômeurs de moins qu'il y a un an, marquant un reflux de 9,54 % sur l'année. Au total, quelque 540.655 personnes de plus cotisent à la Sécurité sociale et cette tendance s'est accentuée au mois de décembre, alors que le regain d'activité lié à la préparation des fêtes de Noël a permis 86.849 embauches supplémentaires.

Une destination refuge

C'est le secteur des services qui a créé le plus de postes au fil de l'année, tout spécialement dans la branche de l'hôtellerie et de la restauration, alors que le pays a connu une année touristique record, passant pour la première fois la barre des 70 millions de visiteurs. L'instabilité politique en Méditerranée orientale a fait de l'Espagne une destination refuge pour les vacanciers. L'autre secteur créateur d'emplois a été celui de la construction, qui semble se réactiver. Le marché immobilier repart après des années au point mort.

Malgré tous ces chiffres prometteurs, le reflux du chômage reste lent, alors que 3,7 millions de personnes sont toujours sans emploi. « Le pays porte encore les cicatrices de la crise, reconnaît le ministre de l'Economie, Luis de Guindos. L'économie commence à repartir, mais nous venons de loin, pendant ces années de crise, nous avons perdu près de 10 % de PIB et 3,5 millions de postes de travail sur une population active de 20 millions. » Pour lui, pas de doute, la politique de flexibilisation du marché du travail a porté ses fruits en facilitant l'entrée des jeunes comme la réinsertion des chômeurs.

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« Après deux années de reprise intense, avec une croissance à plus de 3 %, nous avons créé 1,6 million de postes de travail et nous sommes sur le point de retrouver notre niveau économique d'avant la crise, mais il nous reste encore trois ans pour retrouver le niveau d'emploi d'avant la crise », insiste-t-il, en rappelant que le cadre de prévisions macroéconomiques du gouvernement table sur une réduction du taux de chômage de 19,6 % de la population active en 2016 à 13,8 % d'ici à 2019.

93 % des contrats signés sont temporaires

De leur côté, les syndicats signalent que les chiffres du chômage masquent une plus grande précarisation de l'emploi et s'inquiètent d'une croissance basée sur une grande rotation et sur le travail peu qualifié. Ils dénoncent l'augmentation du nombre de travailleurs pauvres et le recours au temps partiel, qui permet de comptabiliser deux emplois là où il n'y en avait qu'un. « La création d'emplois reste concentrée dans les secteurs qui génèrent des contrats précaires et des bas salaires », souligne dans un communiqué le syndicat Commissions ouvrières, qui rappelle que 93 % des contrats signés sont temporaires.

Correspondante à Madrid Cécile Thibaud

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