LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Une vidéo révèle l’expérimentation sur les primates

Anne-Cécile Beaudoin , Mis à jour le

Dans une vidéo diffusée ce matin, l’association française Animal Testing montre les traitements subis par des primates lors de la recherche fondamentale sur le cerveau, ainsi que pour les maladies neurodégénératives de Parkinson et d’Alzheimer.

Après l’horreur des abattoirs, bienvenue dans les coulisses de l’expérimentation animale. En décembre dernier, l’association Animal Testing créée par Audrey Jougla* dénonçait, avec PETA France, le destin des chiens programmés pour souffrir lors des recherches financées par l’AFM-Téléthon sur les myopathies. Ce matin, Animal Testing dévoile à travers une nouvelle vidéo le calvaire des primates utilisés pour la recherche fondamentale sur le cerveau, ainsi que pour les maladies neurodégénératives de Parkinson et d’Alzheimer. Tournées en caméra cachée en 2013 dans le laboratoire d’un grand hôpital parisien, les images montrent une salle d’intoxication où s’entassent des cages d’un mètre cube.

Publicité

À lire : Expérimentation animale, une barbarie injustifiée 

La suite après cette publicité

Ici, des macaques rhésus sont intoxiqués au MPTP, une neurotoxine qui permet de développer chez l’animal des symptômes proches de la maladie de Parkinson. Désormais incapables de se nourrir, il faudra les gaver. L’un des primates, quasiment aveugle, est en fin de vie. «L’outil» ne servira plus. Un autre sera bloqué sur une chaise de contention, le crâne vissé via un implant, explique Animal Testing. Cou, poignets, chevilles attachés. Un chercheur explique qu’on oblige les primates à rester sans nourriture dans leur chaise de contention jusqu’à ce qu’ils acceptent d’en sortir la tête et d’y avoir le cou bloqué. Un macaque rhésus baptisé Yeti n’a ainsi pas mangé durant une semaine. C’est la phase du «cassage psychologique».

La suite après cette publicité

En Europe, 11,5 millions d’animaux servent de cobayes dans les laboratoires

Selon le chercheur, «il n’y a que ça». «Placé dans une salle obscure, l’animal devra suivre des yeux les signaux lumineux projetés sur un écran dans le cadre d’un test sur la vision, relate Audrey Jougla, fondatrice d’Animal Testing. À chaque bonne réponse, il reçoit des gouttes d’eau via une pipette. Les singes n’ont pas d’eau dans leur cage ; l’eau, c’est la récompense. Les chercheurs ont par ailleurs un comportement souvent déplacé à l’égard des animaux. Ils plaisantent sur leur souffrance apparente, traitent de “saloperie" ceux qui ferment les yeux, le seul moyen pour l’animal de dire stop à l’expérience.» Privés de la lumière du jour, les primates, dont certains ont plus de 11 ans, vivent en permanence dans de ce sous-sol. «Animal Testing demande l’ouverture d’une commission parlementaire pour ouvrir le débat sur ces pratiques, tant dans leur dimension légale que scientifique, déclare Audrey Jougla. Chercheurs et politiques doivent pouvoir discuter de l’utilité, plus que contestable, de cette recherche fondamentale, ainsi que des abus légaux.»

Chaque année en Europe, 11,5 millions d’animaux servent de cobayes dans les laboratoires. En 2014, en France, près de 1,77 million d’animaux ont été tués à des fins expérimentales. Une partie de la communauté scientifique remet en cause cette pratique qu’elle juge archaïque et peu fiable pour l’homme. «Cultures de cellules, de tissus, d'organes, modèles biomathématiques, biopuces… : de nombreuses méthodes substitutives plus pertinentes et plus prédictives pour l’homme existent, rappelle André Ménache, directeur du comité scientifique Antidote Europe qui demande également, depuis septembre 2016,  la création d’une commission d’enquête parlementaire . Il est temps pour la science moderne du XXIè siècle de remettre en cause le modèle animal». 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

* Auteur de « Profession : animal de laboratoire », éditions Autrement

Contenus sponsorisés

Publicité