Et Snowden inventa l'espionnage des conversations téléphoniques dans les avions d'Air France

Le hoax de l'année ? Les grandes oreilles américaines et britanniques espionneraient les portables à bord d'avions qui ne sont pas équipés pour cela.

Par

Les avions d'Air France ne sont pas équipés pour passer des communications vocales téléphoniques.
Les avions d'Air France ne sont pas équipés pour passer des communications vocales téléphoniques. © ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency

Temps de lecture : 2 min

« Pie voleuse » et « Pigeon voyageur » étaient les noms d'oiseaux donnés par le GCHQ et la NSA – les organismes d'espionnage britannique et américain – aux opérations de mise sous surveillance des communications téléphoniques transmises depuis les avions de ligne. Cette révélation extraite des archives Snowden, reprise par Le Monde, fait état d'écoutes entre 2005 et 2013 des avions commerciaux dans le monde entier. La compagnie Air France aurait été très tôt au cœur de l'attention de ces deux pays amis, les États-Unis et le Royaume-Uni. Or, les avions de la compagnie nationale ne sont pas équipés d'un système permettant aux passagers de passer des appels téléphoniques…

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Un satcom, téléphone par satellite, est bien présent dans le cockpit. Il est utilisé uniquement par l'équipage pour les communications de l'avion avec les centres de contrôle ou avec le CCO (centre de contrôle des opérations) ouvert H24 de la compagnie. Les seules communications privées qui pourraient être écoutées par un réseau d'espionnage concernent les échanges avec le Samu de Toulouse quand l'état d'un passager malade le justifie.

Dans la cabine, les passagers peuvent tenter de communiquer avec leur téléphone portable. Sans résultat, puisque celui-ci affiche « pas de réseau », sauf à très basse altitude à quelques secondes de l'atterrissage quand, à Paris par exemple, un relais terrestre près d'Orly ou de Roissy a été accroché.

Une faiblesse de la compagnie

Un Airbus A319 d'Air France a bien été équipé en 2007-2008 d'un tel répéteur GSM à bord, permettant une campagne d'essais avec les passagers. Ceux-ci pouvaient alors utiliser leurs portables dont le signal capté par la borne dans la cabine était relayé vers les réseaux terrestres. Mais, pour éviter la cacophonie de multiples conversations, ce relais avait été programmé pour ne transmettre que des SMS et des e-mails. Pas question de communication vocale. Commercialement, cela s'est révélé être un échec lors des vols domestiques et européens assurés par l'A319. Certes, à l'époque, les smartphones n'étaient pas aussi diffusés.

Paradoxalement, ce pseudo scoop a mis le doigt sur une faiblesse de la compagnie nationale. À l'exception de quelques tests réalisés à bord d'un Boeing 777-200 d'Air France et d'un autre de KLM, les avions d'Air France ne sont pas encore équipés pour recevoir Internet, alors que les grandes compagnies internationales permettent aux passagers de rester connectés, du moins en volant au-dessus des pays qui l'autorisent. La Chine et Brésil entre autres n'autorisent pas de telles transmissions dans leurs espaces aériens. Et même sur les deux appareils « tests » d'Air-France KLM, les communications vocales (y compris Skype, WhatsApp, etc.) ne sont toujours pas permises.

Internet va toutefois apparaître prochainement à bord d'appareils du groupe franco-néerlandais. C'est déjà le cas sur les Boeing 787 de KLM livrés l'an dernier. Air France va mettre en ligne son premier Dreamliner sur Paris-Le Caire ce mois-ci. Seuls le surf sur la Toile et la transmission de données des e-mails y seront « espionnables »…

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (7)

  • beotien1

    En 1994, entre Paris et Tokyo, on pouvait téléphoner durant le vol direct, c'était cher mais possible. Il s'agissait de téléphones satellitaires déjà utilisés au sol. C'est tout.

  • pipolinum

    A Snowden et la NSA... !

  • IGOR.DESILES

    Les avions d'Air france étaient équipés d'un téléphone payant en classe affaire utilisant vraisemblablement un réseau satellitaire. J'ai personnellement utilise ce service en 1999 entre LA et Paris. Ce sont ces lignes là qui ont été écoutées.