BFMTV
International

Les femmes autorisées à avoir une arme blanche dans le métro de Delhi

Un conducteur du métro de Delhi dans sa cabine en août 2016.

Un conducteur du métro de Delhi dans sa cabine en août 2016. - CHANDAN KHANNA / AFP.

Les femmes empruntant le réseau métropolitain de Delhi, dans le nord de l'Inde, sont désormais autorisées à se déplacer avec des armes blanches. Mais pas pour se défendre.

Les passagères du métro de Delhi, quotidiennement emprunté par plus de trois millions de passagers, pourront désormais porter des petits couteaux, dont la lame ne dépasse pas les dix centimètres. 

Les briquets et les allumettes ont également été retirés de la liste des objets interdits. La décision a été annoncée ce vendredi par le service de police central.

De nombreuses controverses

Les armes seront "examinées" et "enregistrées" afin que chaque passagère puisse "être poursuivie si besoin", a indiqué le chef de la police au Hindustan Times. Les services de sécurité pourront également refuser l’accès aux passagères si elles représentent "une menace".

Il y a une semaine à Bangalore, les célébrations du Nouvel an se sont transformées en "agression de masse": plusieurs femmes ont rapporté avoir été victimes d’attouchements sexuels collectifs en pleine rue, malgré la présence de 1.500 agents des forces de l’ordre.

De nombreux médias ont alors décrit cette mesure comme une invitation pour les femmes à se protéger contre les agressions sexuelles, suscitant de vives polémiques sur les réseaux sociaux. 

"C'est ridicule, c'est comme autoriser les Américains à porter des armes pour se protéger" explique notamment un internaute sur Twitter. 

Une décision d'autant plus polémique qu'elle intervient quelque jours après la publication des statistiques concernant les pickpockets dans le métro de Delhi. Selon les informations des forces de l'ordre, 91% d'entre eux seraient... des femmes.

Des couteaux... pour couper des fruits? 

Face aux réactions, les autorités ont clarifié leur position dans la presse locale.

"Cela n'a rien avoir avec la promotion de l'auto-défense dans le métro ou avec les agressions de Bangalore" a indiqué le service de police central, ajoutant qu'il s'agissait avant tout de permettre aux femmes de "couper des fruits" dans leurs boîtes repas.

Au total, en 2015 dans le pays, plus de 34.000 viols ont été commis, selon le Bureau national du crime. Un chiffre qui pourrait même être plus élevé, les femmes indiennes hésitant souvent à porter plainte, de peur d’être rejetées par la société.

Maëva Poulet