Des militaires devant la prison à Manaus où soixante personnes ont été massacrées dans une mutinerie.

Photo d'illustration. Des militaires devant la prison à Manaus.

AFP PHOTO / Marcio SILVA

Un nouveau massacre dans une prison du Brésil, après celui qui a coûté la vie à 56 prisonniers dimanche à Manaus. Plus d'une trentaine de détenus ont été tués dans un établissement pénitentiaire de Roraima, dans le nord du pays.

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Le premier bilan faisait état de 33 morts, mais après l'examen des corps, les autorités ont revu le bilan à la baisse, l'établissant à 31 morts.

Gigantesque bain de sang

Comme à Manaus, les victimes ont été décapitées, éviscérées, démembrées, selon des photographies de l'intérieur de la prison, montrant des dizaines de corps empilés dans un gigantesque bain de sang. La police est sur place pour faire les premières constatations et le bilan pourrait encore s'alourdir.

Selon le service de presse du gouvernement de Roraima, ce nouveau massacre n'a pas été perpétré dans le cadre d'une mutinerie, mais lors d'une action rapide d'un groupe de détenus, qui a duré moins d'une heure. Une porte-parole du gouvernement de cet État a précisé qu'aucune arme à feu n'avait été retrouvée à l'intérieur de la prison et que les meurtres ont pour la plupart été commis à l'arme blanche.

Affrontements entre bandes rivales

Le 16 octobre, dix détenus avaient été assassinés dans cette même prison de Roraima, lors d'un affrontement entre factions rivales du crime organisé. Cette prison regroupe des membres du Comando Vermelho (CV), originaire de Rio de Janeiro, allié de la FDN (Familia do Norte), considérée par la police comme responsable du massacre de Manaus, dans la nuit de dimanche à lundi.

La plupart des détenus tués à Manaus étaient des membres présumés du puissant PCC (Premier commando de la capitale), de Sao Paulo, grand rival du CV. Jeudi, le gouvernement brésilien a annoncé les grandes lignes de son nouveau Plan national de sécurité, avec notamment la construction de nouvelles prisons dans chacun des 27 États du pays.

622 000 détenus recensés

Jeudi, le gouvernement brésilien a annoncé les grandes lignes de son nouveau Plan national de sécurité, avec notamment la construction de prisons dans chacun des 27 Etats du pays ainsi que cinq nouveaux établissements fédéraux de haute sécurité.

Avec 622 000 détenus recensés par le ministère de la Justice fin 2014, le Brésil dispose de la quatrième population carcérale au monde, derrière les États-Unis, la Chine et la Russie. Au niveau national, le taux d'occupation est de 167% et un rapport du ministère estime qu'il faudrait augmenter de 50% la capacité pour résorber ce problème.

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