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L’ancien président socialiste portugais Mario Soares est mort

Figure socialiste de la lutte contre la dictature salazariste, il fut nommé deux fois premier ministre et élu deux fois président du Portugal.

Le Monde

Publié le 07 janvier 2017 à 17h10, modifié le 07 janvier 2017 à 18h57

Temps de Lecture 2 min.

Mario Soares, premier ministre, le 19 janvier 1984, lors d’une visite officielle à Paris.

Hospitalisé depuis le 13 décembre, l’ancien président socialiste portugais Mario Soares est mort samedi 7 janvier, à l’âge de 92 ans, a annoncé le porte-parole de l’établissement où il était soigné, José Barata. Né à Lisbonne le 7 décembre 1924, Mario Alberto Nobre Lopes Soares est considéré comme le père de la démocratie portugaise, qu’il avait contribué à fonder après la « révolution des œillets » du 25 avril 1974. Trois jours de deuil national ont été décrétés, et le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a salué « un combattant pour la liberté ».

Après quatre ans d’exil en France, Mario Soares avait opéré un retour triomphal à Lisbonne au lendemain de l’opération militaire destinée à mettre fin à la dictature héritée de Salazar (1889-1970). Il avait ensuite été nommé deux fois premier ministre (1976-1978 et 1983-1985) et avait conduit le Portugal sur la voie de l’adhésion à la Communauté européenne, obtenue en 1986, puis il avait été élu deux fois président, avant de quitter le pouvoir en mars 1996.

Lire l’intégralité de la nécrologie de Mario Soares (en version abonnés) : Article réservé à nos abonnés Mario Soares, le père de la démocratie portugaise, est mort

Arrêté à douze reprises

C’est sous la conduite d’un de ses anciens professeurs de lycée, Alvaro Cunhal, futur dirigeant du Parti communiste portugais (PCP) – qui deviendra son adversaire –, qu’il fait ses premiers pas dans la politique. En 1945, le PCP crée une organisation pour la jeunesse universitaire, dont Mario Soares devient le principal responsable. Un an après, il est arrêté pour la première fois. Et le sera à douze reprises.

Influencé par les thèses de certains intellectuels libéraux et républicains, il prend ses distances à l’égard du Parti communiste. La rupture a lieu dès 1951. En 1964, il fonde l’Action socialiste portugaise (ASP). Déporté, en mars 1968, à Sao Tomé-et-Principe, en raison de ses propos contre la guerre coloniale, Mario Soares bénéficie d’une mesure de grâce. Le 19 avril 1973, dans la ville allemande de Bad Münstereifel (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), où il a réuni ses amis, il annonce la formation du Parti socialiste portugais.

Le leader du Parti socialiste portugais, Mario Soares, le 15 mai 1974, à Lisbonne.

Clivages

Lorsque la « révolution des œillets » éclate, le 25 avril 1974, Mario Soares revient à Lisbonne, où il est reçu par une foule en liesse. Le 29 avril, il se rend à l’aéroport pour accueillir le leader des communistes portugais, Alvaro Cunhal, également en exil. Mais l’accélération du processus révolutionnaire va accentuer les vieux clivages.

Nettement vainqueur aux élections pour l’Assemblée constituante du 25 avril 1975, Mario Soares oppose sa « légitimité électorale » à la « légitimité révolutionnaire » du « PCP et de ses compagnons de route ». Le 25 novembre, les officiers modérés du Conseil de la révolution prennent le contrôle de la situation. Le PCP est écarté du gouvernement. Le 25 avril 1976, le PS remporte les législatives et Mario Soares devient dirigeant du premier gouvernement constitutionnel du Portugal après la dictature.

Au cours de ses deux mandats, Mario Soares mène le Portugal sur la voie de l’adhésion à la Communauté européenne, en réformant notamment l’agriculture ou en pratiquant la rigueur après 1983. En 1986, il se fait élire président de la République, puis réélire triomphalement dès le premier tour en 1991. Après avoir quitté le pouvoir en 1996, il devient député au Parlement européen. Il échoue à redevenir chef de l’Etat lors de la présidentielle de 2006.

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