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Chez Nous : malgré 8 jours de polémiques, personne au FN n'a vu le film

Wallerand de Saint-Just et Marine Le Pen JACQUES DEMARTHON/AFP

Le trésorier du FN admet que c'est sur une somme de présupposés tirés de la seule bande-annonce du film de Lucas Belvaux que les lieutenants de Marine Le Pen ont formulé leurs virulentes attaques.

En salles le 22 février prochain, le film Chez nous de Lucas Belvaux peut déjà se targuer d'une notoriété certaine auprès des responsables du FN. En effet depuis la diffusion de la bande-annonce il y a une semaine, les troupes de Marine Le Pen n'ont pas de mots assez durs pour attaquer le film qui raconte les mésaventures romancées d'une jeune femme, désignée candidate aux élections municipales par un parti populiste dans le nord de la France. L'action se déroule à Hénart dans le Pas-de-Calais, qui n'est pas sans rappeler Hénin-Beaumont, et met en scène le personnage d'Agnès Dorgelle, patronne du «Bloc Patriotique», qui peut évoquer Marine Le Pen. De quoi indigner les frontistes qui dénoncent «un film bobo anti-FN» en pleine présidentielle. Pourtant, aucun des lieutenants de Marine Le Pen n'a encore pu voir le film, ce qu'admet volontiers le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just ce dimanche sur iTélé, sans pour autant s'abstenir d'enfoncer le clou. «Je ne sais pas ce qui nous dérange dans ce film puisqu'on ne l'a pas vu».

«Ce qui nous dérange, c'est qu'on l'a immédiatement présenté comme un film mettant en scène un mouvement politique extrémiste et une responsable politique extrémiste. C'est ça qui nous a déplu, et on a immédiatement réagi», se défend le chef de file du FN francilien. «Parce que jamais, et de moins en moins (sic), le FN n'a été un mouvement politique extrémiste, et Marine Le Pen encore moins un leader extrémiste. C'est ça qui nous a fortement déplu. C'est cette campagne de presse, en fait à travers les médias, qui dès le départ ont dit ‘le film de monsieur Belvaux, c'est sur un parti et un leader extrémistes'. Donc ça n'a rien à voir avec le FN», s'insurge le conseiller régional. Avant de convenir: «Je ne sais pas si c'est une fiction, on ne l'a pas vu. On ne sait pas, voilà (…) Nous allons attendre de voir le film pour le critiquer».

Une précaution dont ne s'est pas embarrassée la plupart des figures de proue du carré de Nanterre. Dès le 1er janvier dernier, Florian Philippot, vice-président du parti, avait jugé sur Europe 1 «proprement scandaleux qu'en pleine campagne présidentielle, à deux mois du vote, on sorte dans les salles françaises un film qui est clairement anti-FN». A propos de Catherine Jacob, interprète d'Agnès Dorgelle, il s'était ému: «C'est dommage parce que je l'aime beaucoup. Elle s'abîme. Pourquoi? Pour quelques sous, pour un César? Pour une petite médaille en chocolat qu'on lui donnera? Pour service rendu au système?»

Moins amène, Steeve Briois, maire d'Hénin Beaumont, avait choqué en déclarant sur Twitter: «Pauvre Marine Le Pen, qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob. Un sacré navet en perspective!»

«C'est l'expression de Steeve Briois», tempère ce dimanche Wallerand de Saint-Just. «Ce contre quoi nous avons réagi, c'est sa présentation que je viens de vous exposer. Si c'est cela, ça n'a rien à voir avec le FN et avec Marine Le Pen, c'est clair et net». Face au flot des critiques, Lucas Belvaux s'est défendu de vouloir attaquer le FN et ses soutiens sur BFM/RMC le 2 janvier. «Ce n'est pas un film militant, c'est un film engagé, un film citoyen, fait pour provoquer la discussion, pas pour provoquer le FN ou la peur du Front national». «Ce qui m'amuse dans la réaction de Philippot et de Steeve Briois, c'est qu'ils me taxent de caricature. Alors que mes personnages sont moins caricaturaux qu'eux», a-t-il encore dit. Au cours de la semaine, le président de la région Hauts de France LR Xavier Bertrand et la ministre de la culture Audrey Azoulay ont tour à tour apporté leur soutien à l'équipe du film.

Chez Nous : malgré 8 jours de polémiques, personne au FN n'a vu le film

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452 commentaires
  • centre afrique

    le

    une chose est sur plus les medias les politiques et certains artistes
    comme les bruel ? les noha ?les bedos ? les pepito macias et bien d'autres troubadours du spectacle avec comme spectateurs des bobos.....................
    d'avantage ils l'a font monter en adhesions ?
    et font que ces SPECTATEURS ne les ragardent plus moins de sous ...........
    le respect dans la vie commence meme si nous n' avons pas les memes idees
    c'est la democratie .
    plus d'un l'a compris bien trop tard dans la misere...........

  • LililaPlume

    le

    aucun intérêt à aller voir ce film, certainement un condensé simpliste des critiques puériles de la bobosphere.