Énergie électrique : un vaste projet d'hydroliennes suspendu dans la Manche

L'Américain General Electric aurait décidé de suspendre le développement de la turbine Océade, contraignant le groupe énergétique français Engie à stopper son projet d'implantation de quatre hydroliennes au raz Blanchard (Cotentin). 

ILLUSTRATION (Hydrolienne de Paimpol-Bréhat). Quatre ans après l'inauguration de la première hydrolienne française au large de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor), General Electric (GE) arrête son projet de turbine hydraulique Océade - développée par le français Alstom - mettant ainsi fin aux ambitions d'Engie, qui avait remporté ce projet en 2014 pour l'implantation de quatre hydroliennes au raz Blanchard (Cotentin). 
ILLUSTRATION (Hydrolienne de Paimpol-Bréhat). Quatre ans après l'inauguration de la première hydrolienne française au large de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor), General Electric (GE) arrête son projet de turbine hydraulique Océade - développée par le français Alstom - mettant ainsi fin aux ambitions d'Engie, qui avait remporté ce projet en 2014 pour l'implantation de quatre hydroliennes au raz Blanchard (Cotentin).  AFP/FRED TANNEAU

    Quatre ans après l'inauguration de la première hydrolienne française au large de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor), en septembre 2012, les ambitions de la France en matière d'énergie maritime font face à des vents contraires. Selon une information des Échos, publiée ce lundi, le conglomérat américain General Electric (GE) a décidé d'arrêter son projet de turbine hydraulique Océade - développée par le français Alstom - mettant ainsi fin aux ambitions d'Engie, qui avait remporté ce projet en 2014 pour l'implantation de quatre hydroliennes au raz Blanchard (Cotentin) d'une puissance de 1,4 mégawatt chacune (soit de quoi alimenter 15 000 personnes en électricité).


    Invisibles et silencieuses, ces turbines géantes (18 mètres de diamètre) sont immergées à plusieurs dizaines de mètres de profondeur et exploitent la force des courants marins pour produire de l'électricité. Les hydroliennes, qui sont à la mer ce que les éoliennes sont au vent, a suscité de nombreux espoirs et vocations dans le domaine des énergies renouvelables. Alors que les experts estiment le gisement potentiel des courants marins entre 75 et 100 gigawatts, l'énergie produite par les courants marins a aussi l'avantage sur l'éolien d'être prévisible, les courants marins pouvant être calculés à l'avance.

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    «Le marché n'est pas au rendez-vous»

    Pour autant, «le marché n'est pas au rendez-vous des espoirs suscités entre 2009 et 2013», s'est justifié GE auprès des Échos. Quant au Français Engie, il a simplement indiqué avoir «malheureusement décidé d'arrêter le projet (baptisé Nephtyd ndlr) suite au défaut d'un fournisseur». Les quatre hydroliennes du raz Blanchard devaient normalement être livrées à l'horizon 2018. Un quarantaine d'employés qui travaillaient sur le projet Nephtyd ont été redéployées sur d'autres activités à forte croissance, comme l'éolien en mer, précisent Les Échos.

    En outre, le constructeur naval DCNS et EDF ont également prévu de mettre à l'eau sept hydroliennes supplémentaires à l'horizon 2018 au raz Blanchard. Mais le consortium a rencontré des problèmes techniques qui laissent planer le doute sur la bonne tenue de cette échéance. En effet, selon Les Échos, deux turbines issues de ce partenariat, immergées au large de Paimpol en 2016, ont dû être placées en réparation à cause d'un problème de corrosion.