La France n'envoie pas de délégation à l'investiture de Trump : normal !

Une partie de la droite française est montée au créneau pour dénoncer "l'absence" de la France à Washington le 20 janvier. Sans raison valable.

Par 6Medias

Éric Ciotti et Thierry Solère sont montés au créneau pour dénoncer « l’absence » de la France à Washington le 20 janvier.
Éric Ciotti et Thierry Solère sont montés au créneau pour dénoncer « l’absence » de la France à Washington le 20 janvier. © Montage photo : Citizenside / AFP

Temps de lecture : 4 min

Tout est parti d'un article du Figaro, « La France n'enverra pas de délégation à l'investiture de Donald Trump ». Un titre qui laisse suggérer le caractère exceptionnel de la situation, comme si l'Hexagone avait envoyé des responsables politiques aux précédentes cérémonies d'investiture de George W. Bush ou de Barack Obama. Sauf qu'il n'en est rien. Et l'article le précise d'ailleurs dès le départ : « Aucun responsable politique français n'assistera à la tribune officielle à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain à Washington. Ainsi le veut la coutume d'un événement essentiellement national. » D'ordinaire, seuls sont présents les ambassadeurs étrangers qui travaillent sur le sol américain.

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Le directeur adjoint de la rédaction du Figaro en a remis une couche sur Twitter : « Donc le gouvernement français envoie son numéro 3 aux obsèques du dictateur cubain Fidel Castro, mais personne à l'investiture du président des États-Unis. »

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Il n'en fallait pas plus pour qu'une partie de la droite française reprenne en chœur le « scandale », à grands coups de hashtag.

#honte #lamentable

Et c'est Éric Ciotti, particulièrement actif sur le réseau aux 140 caractères, qui a ouvert le bal dimanche soir. « La France socialiste sera absente pour l'investiture de Trump ! Être présent aux obsèques de Castro était sans doute plus utile ! #honte », a-t-il lancé.

Le président du conseil général des Alpes-Maritimes a rapidement été appuyé par Thierry Solère, porte-parole de la campagne de François Fillon. « La France représentée aux obsèques de Castro mais absente pour l'investiture de Donald Trump #lamentable. »


Last but not least, le député Les Républicains du Nord Sébastien Huyghe a tweeté lundi matin dans le même sens que ses collègues des Républicains : « Après 4 ans et demi de mandat, François Hollande n'a toujours pas compris qu'il représentait la France et pas une idéologie #investitureTrump. »

Lamentable ? Une honte ? Tout ce petit monde a vite été mouché par Gérard Araud, ambassadeur français aux États-Unis, qui s'y connaît un petit peu en relations diplomatiques et qui l'a fait savoir. « L'investiture du président est un événement purement national. Il n'y a pas de délégations étrangères. Seuls sont invités les ambassadeurs », a-t-il précisé. Un extrait de La diplomatie pour les Nuls, peut-être...

La polémique Royal à Cuba

Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, s'était effectivement rendue aux funérailles de Fidel Castro le 3 décembre 2016 à Santiago de Cuba, déclenchant par la même occasion une vive polémique en déclarant que « grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin ». Et balayant d'un revers de la main les violations des droits de l'homme et de l'opposition au régime reprochées par l'ONU au Comandante.

Sauf que la coutume veut qu'un pays envoie un ou plusieurs représentants aux funérailles du dirigeant d'un État avec lequel il entretient des relations historiques, culturelles et économiques. Côté allemand, c'est par exemple l'ancien chancelier Gerhard Schröder qui avait été dépêché sur place, Angela Merkel ayant dénoncé « le système de répression politique » pratiqué par Castro et refusé de s'y rendre. Étaient également absents Barack Obama pour les États-Unis, Justin Trudeau pour le Canada, et… François Hollande pour la France.

C'est le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault qui aurait logiquement dû se rendre à Cuba pour l'événement, mais le numéro 2 du gouvernement était en déplacement à Minsk pour un sommet sur l'Ukraine. D'où le choix de Ségolène Royal, numéro 3 du gouvernement.

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Commentaires (127)

  • Abner de Sabatier

    Non, il faut être compétent.

  • instant-karma

    Raté. ... Je suis loin d'être prof ni même socialo mais j'essaie de faire fonctionner mon cerveau

  • MTB

    Mais si, ce monsieur (Gérard Araud) exerce depuis longtemps dans la politique, et en juillet 2009, Nicolas Sarkozy le nomme en conseil des ministres : "représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente de la France auprès des Nations unies à New York. "

    Il faut bien être proche de Sarkozy pour être nommé à un poste aussi sensible non ?