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Élysée

Hollande étrille Valls sur la primaire: "il tourne en rond" 

Le président lors d'un déplacement en Corrèze, pour présenter ses voeux le 7 janvier 2017.

Le président lors d'un déplacement en Corrèze, pour présenter ses voeux le 7 janvier 2017. - MEHDI FEDOUACH / AFP

Lors d'un déplacement en Corrèze pour présenter ses voeux à son ancien fief électoral, François Hollande, spectateur forcé de la primaire à gauche, a laissé transparaître sa nostalgie et ses regrets. Il a confié à des proches son point de vue sur le scrutin et surtout sur les candidats.

François Hollande rendra dans quatre mois les clés de l'Elysée. A mesure qu'approche cette échéance, certains de ses déplacements prennent des allures d'adieux, et certains de ses propos des airs de testament. Ainsi est-il allé de sa visite en Corrèze le 7 janvier, durant laquelle il a adressé ses voeux à son bastion, sur la trace de ses anciens succès électoraux. Ce fut l'occasion, pour le chef de l'Etat, de faire le point, mais aussi de se laisser aller à des considérations quasi métaphysiques.

"Beaucoup s'interrogent sur ce que je vais faire après, se demandent où je vais aller. Vous avez la réponse. Non pas à l'Ehpad de Corrèze, mais au Paradis", a-t-il lancé, évoquant son avenir en politique tout près du chantier du futur Ephad de Corrèze, qui se trouve précisément au lieu-dit Paradis. 

"Il regrette sa vie politique"

"Je ne serai pas toujours président de la République, mais je serai toujours avec vous et parmi vous", a-t-il aussi promis aux Corréziens, dans une formulation qui n'est pas sans rappeler les propos de François Mitterrand, qui avait déclaré: "Mes chers compatriotes, je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas". Le président s'est montré nostalgique, car, à en croire certains de ses proches, il regretterait déjà les mois à venir.

"Il regrette sa vie politique, mais il ne regrette pas sa décision, inévitable", explique ainsi le ministre de l’Economie et des finances, Michel Sapin, dans les colonnes du Monde.

"Valls n'a pas de projet"

Mais François Hollande peut aussi profiter de la liberté que lui confère son nouveau statut. Lui qui ne soutient officiellement personne dans la course à la primaire de gauche et se retrouve en observateur forcé du scrutin, a un avis tranché sur ses candidats. Sans surprise, son amertume se concentre principalement sur Manuel Valls, dont il juge la campagne avec sévérité. 

"Il observe que Valls n’a pas de projet, qu’il tourne en rond. “Son projet, c’était de me virer”, c’est ce qu’il dit", explique un de ses proches au quotidien du soir.

Préférence pour Benoît Hamon

Les deux hommes nient avoir rompu tout contact, mais leur relation s'est fortement dégradée au cours des derniers mois. D'après Le Monde, à son retour de Corrèze, il a évoqué dans des SMS à ses proches "le grand degré de défiance" des militants socialistes à l'égard de son ancien Premier ministre.

Dans la course à la primaire, c'est Benoît Hamon qui semble avoir sa préférence, puisque le président estime qu'il a trouvé "la bonne posture", alors qu'il n'est "pas impressionné" par Arnaud Montebourg, et évoque Vincent Peillon avec mépris, à en croire son entourage. 

Charlie Vandekerkhove