Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La révolution des neurones artificiels

Traduction automatique, conduite autonome, reconnaissance d’images... Les progrès de l’intelligence artificielle s’appuient sur les réseaux de neurones, une vieille idée relancée par les géants de l’informatique.

Par 

Publié le 09 janvier 2017 à 17h59, modifié le 10 janvier 2017 à 17h50

Temps de Lecture 12 min.

Article réservé aux abonnés

Image produite par un système d’apprentissage profond à partir du dessin d’un circuit imprimé.

L’année 2016 aura été celle des grandes percées en intelligence artificielle. En mars, le programme ­AlphaGo de la filiale de Google DeepMind battait un champion coréen au jeu de go par quatre victoires à une. En juin, l’équipe chinoise du moteur de recherche Baidu annonçait des performances inégalées en traduction automatique : six points de mieux que l’état de l’art. En septembre, Google répliquait avec un point de mieux et l’intégration de cette technique dans son célèbre outil de traduction.

En novembre, une équipe d’Oxford et de Google décrivait son programme de lecture sur les lèvres, surpassant nettement les meilleurs programmes, déjà supérieurs à l’être humain. Et en décembre, à Barcelone, Nips, une conférence phare d’intelligence artificielle, accueillait 6 000 personnes, le double de l’an passé. L’année 2016 a aussi été celle des assistants vocaux à la maison (Echo d’Amazon, Home de Google…), des « robots » de conversation, des véhicules autonomes, avec son lot de désillusions : propos racistes et accident mortel, entre autres.

« Jets de tomates »

Le point commun de cette vague de succès est une petite révolution technique qui prend ses racines à la fin des années 1940, s’éteint presque, puis renaît et écrase la concurrence à partir de 2012, jusqu’à se répandre partout : automobile, aide au diagnostic médical, reconnaissance d’images, compréhension du langage ­naturel, traduction…

« Pendant longtemps, on nous a jeté des tomates », se souvient Christophe Garcia, aujourd’hui directeur du Laboratoire d’informatique en image et systèmes d’information à Lyon, mais qui a œuvré au sein des laboratoires Orange, à Rennes, pour développer cette technologie redoutablement efficace : les réseaux de neurones artificiels. « Maintenant, je croule sous les sollicitations et, du jour au lendemain, j’ai vu des détracteurs retourner leur veste et clamer qu’ils faisaient comme moi ! », ajoute, amusé, le chercheur.

« Nos étudiants refusaient même nos sujets, car ils savaient qu’ils auraient peu de chances d’être publiés », complète Yoshua Bengio, franco-canadien, professeur à l’université de Montréal, à la tête de ce qu’il considère comme « le plus gros groupe de recherche sur le sujet dans le monde académique ».

Une très vieille idée

Yoshua Bengio est surtout, avec le Français Yann LeCun (aujourd’hui chez Facebook et à l’université de New York) et le Britannique Geoffrey Hinton (lui partage son temps entre l’université de Toronto et Google), l’un des trois chercheurs – autobaptisés « conspirateurs » – qui ont tenu bon pour promouvoir ces réseaux de neurones. Ils les ont même ­renommés deep learning, ou apprentissage profond, pour éviter la référence au cerveau, trop connotée négativement.

Il vous reste 83.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.