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Tractations Fillon-Bayrou : les Républicains s'emmêlent les pinceaux

François Bayrou et François Fillon ERIC FEFERBERG/AFP

VIDÉO - Le député Thierry Solère laisse entendre que les négociations entre le candidat de la droite et le centriste seraient au point mort. Pourtant, du côté du MoDem ou de Bruno Retailleau, un autre son de cloche se fait entendre.

Les négociations entre Les Républicains et le MoDem sont-elles au point mort? Difficile de se faire une idée claire ce mardi. Pour certains, le débat serait clos: fort de sa légitimité acquise par sa victoire à la primaire de la droite, François Fillon n'entenderait pas s'abaisser à troquer quoi que ce soit avec François Bayrou en échange d'un renoncement de sa part. D'ailleurs, les récentes piques adressées par le fondateur du MoDem au champion de la droite semblent attester de fraîches relations.

Confirmant une information d'Europe 1, Thierry Solère, porte-parole de campagne de François Fillon, est formel. «Ces négociations d'appareil qui consistent à marchander des circonscriptions aux législatives ou des amendements sur le programme sont des pratiques d'un autre âge dont les électeurs ne veulent plus. Effectivement, comme l'a déjà évoqué il y a deux semaines Le Canard Enchaîné, il a été décidé qu'il n'y aura aucune discussion de la sorte avec le MoDem ou avec François Bayrou», explique le député. «Selon les sondages, François Bayrou pèse 6 à 7% et personne ne peut anticiper ce qu'il fera. François Fillon, lui, a été plébiscité par une victoire à 70% à la primaire, et les électeurs du MoDem ont participé à ce scrutin, tout comme François Bayrou qui soutenait Alain Juppé. Les choses ont été tranchées une fois pour toutes», indique le porte-parole.

Invité de son côté sur France Inter, le sénateur Bruno Retailleau, en charge de la coordination et de la stratégie, donne à entendre un tout autre son de cloche. «J'ai vu cette information, elle est fausse. François Fillon n'est pas un marchand de tapis. Il n'abdiquera rien que Monsieur Bayrou exigerait de lui. Mais de là à claquer la porte au nez des gens, ce n'est pas du tout le style de la maison et par conséquent j'indique tout de suite que cette information n'est pas exacte», tranche sans hésiter le sénateur vendéen.

Le MoDem dénonce de «vieilles méthodes»

L'ancien pilier de la campagne juppéiste Benoist Apparu devenu lui aussi porte-parole de François Fillon joue le juge de paix. «L'ensemble de leurs propos sont justes!», tente-t-il de concilier. «Il n'y aura pas de deal pour acheter la non-candidature de François Bayrou contre des circonscriptions réservées au MoDem. Ces pratiques ont existé, entre le PS et le PCF par exemple, mais on ne veut plus le faire. Par ailleurs, ce que dit Bruno Retailleau, c'est que si quelqu'un veut rejoindre François Fillon, il sera toujours le bienvenu, mais sans négociations d'appareil. Les discussions, avec l'ensemble des centres, y compris le MoDem, restent donc ouvertes». De là à dire que seul un ralliement sans contrepartie de Bayrou sera accepté rue de Vaugirard, il n'y a qu'un pas que refuse de franchir le député de la Marne. «Ralliement, c'est trop péjoratif. S'il soutient Fillon, et que par la suite s'ouvre une discussion sur un certain nombre de circonscriptions pour les législatives, ça peut s'entendre».

Du côté du MoDem, on atteste de discussions politiques, mais on rejette l'idée même de négociations. La lecture des motivations de cet imbroglio y est très différente. «Il n'y a jamais eu de fin de non-recevoir, tout simplement car nous n'avons jamais voulu nous plier à de telles tractations. Nous n'avons par ailleurs jamais reçu le moindre signal, faible ou fort, laissant entendre que l'on nous claquerait la porte à la tête et Fillon n'a jamais engagé une telle démarche», assure Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem. Au sein du parti centriste, on considère d'ailleurs que le vrai «patron» de la campagne de François Fillon est «plutôt Retailleau que Solère». Mais pour Fesneau, la sortie de Solère correspond néanmoins à la réalité d'un courant existant au sein des Républicains. «Il y a un certain nombre de gens qui disent: nous allons nous passer de Bayrou et du centre. Cela correspond à la ligne Sarkozy, revisitée par Woerth et, désormais, par Solère. Cette ligne existe. Manifestement, elle travaille pour cela auprès de Fillon», souligne le maire de Marchenoir (Loir-et-Cher). Un peu lassé par ce qu'il voit comme une tactique politique, il ajoute: «C'est une façon de faire de la politique selon de vieilles méthodes. C'est un peu dommage».

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252 commentaires
  • cbrutinot

    le

    Se sont les medias qui déclenchent toutes ses polemiques.

  • Marre de cette mascarade

    le

    C'est certainement Pénélope , la besogneuse de l'ombre à 500000 euros , qui doit être en charge des négociations .