La vague de froid rend intenable la situation des réfugiés en Grèce

Image du camp de Moira [Eric Kempson/YouTube]

Abrités par des tentes recouvertes de neige, les demandeurs d’asile  vivent dans des conditions intenables sur l’île grecque de Lesbos depuis qu’une vague de froid s’est abattue sur l’Europe.

Une vidéo sur YouTube, filmée par un demandeur d’asile vivant dans un camp de l’ONU de Moira, à Lesbos, montre des tentes ployant sous le poids de la neige, qui s’est aussi invitée à l’intérieur de leur abri gelé.

La Grèce, ainsi que tout le sud-est de l’Europe, dont la Turquie, connaît une vague de froid avec des chutes de neige abondantes et des températures bien en-dessous de zéro.

La vidéo risque d’embarrasser le gouvernement grec puisqu’il y a deux jours le ministre de l’Immigration, Yiannis Mouzalas, affirmait qu’aucun réfugié ne vivait dans le froid.

La dernière fois que les centres d’accueil sur les îles grecques ont défrayé la chronique, c’était lors d’épisodes violents et d’incendies.

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Le nombre de demandeurs d’asile sur les îles grecques ne cesse d’augmenter puisque c’est là qu’ils attendent la prise en compte de leur demande avant d’être transférés sur le continent s’ils sont acceptés, ou de retourner en Turquie si leur demande est rejetée. Environ 5 800 migrants vivraient actuellement à Moira.

Condition d’accueil

Interrogée sur la situation à Lesbos, la porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud, a qualifié leurs conditions de vie d’intenables. Selon elle, il est de la responsabilité des autorités grecques d’assurer des conditions d’accueil adéquates et l’UE fait tout son possible pour améliorer la situation.

« En ce qui concerne Moira, la Commission a déjà pris contact avec les autorités grecques pour leur signaler le besoin de capacité d’accueil supplémentaire sur l’île », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’exécutif était prêt à fournir les fonds pour cela.

« La Commission est consciente du fait que la situation est intenable », a insisté Natasha Bertaud, tout en ajoutant que l’exécutif ne pouvait pas dicter à la Grèce ou à tout autre État membre ce qu’il fallait faire. « Nous poursuivons une double stratégie de pression politique et de soutien financier et technique pour que les autorités grecques améliorent la situation. »

Interrogée sur cette « pression politique », Natasha Bertaud a déclaré qu’il s’agissait des recommandations faites par la Commission à la Grèce dans ses rapports, y compris celui sur le règlement de Dublin, où les actions requises de la part de la Grèce sont spécifiées.

En plus des arrivées de Turquie, la Grèce est censée accueillir les migrants qui lui sont envoyés par le reste de l’UE en vertu de ce règlement, qui détermine quel pays européen est responsable d’examiner la requête du demandeur d’asile.

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