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Syrie : qui sont les différents "terroristes" visés par Bachar al-Assad ?

ÉCLAIRAGE - Le président syrien a évoqué la lutte contre les "terroristes" dans son pays, englobant Daesh, al-Nosra et les Casques blancs. Des groupes pourtant bien distincts.

Parmi les "terroristes" visés par Bachar al-Assad, on trouve les casques blancs qui aident à sortir des décombres les victimes de bombardements
Parmi les "terroristes" visés par Bachar al-Assad, on trouve les casques blancs qui aident à sortir des décombres les victimes de bombardements
Crédit : Uncredited/AP/SIPA
Cécile De Sèze
Cécile De Sèze
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Bachar al-Assad compte de nombreux ennemis dans son pays. La révolution syrienne, d'abord pacifique en 2011, s'est transformée en guerre civile aux multiples fronts et adversaires qui a coûté la vie à 310.000 personnes et fait des millions de réfugiés depuis mars 2011. Le président à vie les voit tous comme des "terroristes", comme il l'a rappelé dans une interview accordée à RTL
Selon l'héritier de la dynastie Assad en Syrie, les Casques blancs comme l'Armée syrienne libre (ASL) sont autant des cibles à abattre que le Front al-Nosra et Daesh. "Qu'ils s’appellent État islamique, Nosra, qu’ils se disent modérés ou bien Casques blancs. Au point de vue national, nous n’avons pas de priorité", a-t-il tranché. Or, s'ils se battent tous, à différents niveaux, contre le régime de Damas, tous ne sont pas pour autant à mettre dans le même sac de "terroristes".

L'Armée syrienne libre, "pas des terroristes"

Le groupe rebelle Armée syrienne libre a plusieurs fois été accusé, à raison, d'entretenir des liens avec des jihadistes. C'est la principale formation rebelle qui s'est organisée à l'issue de la répression en 2011. Elle a reçu le soutien des Américains mais aussi des Britanniques et des Français. 

Certains lui prêtent des liens avec al-Qaïda, comme le chercheur et spécialiste de la Syrie Frédéric Pichon, quand Le Monde évoque "plusieurs brigades, islamistes et non islamistes, qui continuent toutefois de se réclamer de l'ASL, et qui désigne désormais plus la rébellion qu'une coalition bien structurée." Affaiblie par les divisions qui la secouent, depuis quelques années, l'ASL a beaucoup diminué. 

Pour certains spécialistes, l'organisation ne compterait aujourd'hui même plus de composantes islamistes du tout. "Évidemment que l'ASL ne sont pas des terroristes, tranche Romain Caillet, joint par RTL.fr. On ne peut même plus parler de composante islamiste depuis la formation du Front islamique de libération syrien en novembre 2013. Maintenant, l'ASL ne représente plus grand-chose". En terme de "terrorisme", rien de comparable à Daesh ou al-Qaïda, par ailleurs ennemis, selon le spécialiste.

Les Casques blancs nommés au prix Nobel de la paix

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La motivation des Casques blancs reste aujourd'hui encore assez floue. Les médias pro-russes affirment qu'ils "dirigent un groupe de soutien terroriste" et qu'ils ont été filmés en train de commettre des exactions sur des civils et des soldats à Alep. Rappelons que les forces commandées par Poutine viennent en aide à la Syrie du côté de Bachar al-Assad. "Les Casques blancs sont accusés par Damas d'être liés aux groupes les plus extrémistes de la rébellion syrienne et de porter notamment assistance aux terroristes blessés dans les bombardements", écrit notamment SputnikNews.

"L'organisation controversée" serait soutenue financièrement par les États-Unis et la Grande-Bretagne, toujours selon les médias russes. La gigantesque plateforme de vidéos en ligne Netflix lui a même consacré un documentaire critiqué par une certaine partie des médias, qui y voient une propagande anti-Assad. Un document à découvrir en ligne.

Il est très compliqué de connaître le rôle exact de chacun sur place depuis la France mais de nombreuses vidéos de Casques blancs en train de sortir des victimes des décombres ont tourné sur les réseaux sociaux ces derniers mois. L'organisation était même en lice pour recevoir le prix Nobel de la paix. Romain Caillet, qui concède ne pas bien connaître les liens des Casques blancs sur place, nuance tout de même les accusations. Selon lui, "on trouvera toujours un Casque blanc qui a fait un selfie avec un jihadiste". Aucun de ces groupes n'est de toute façon à mettre au même niveau que les combattants de Daesh ou al-Qaïda, insiste-t-il. 

Et le Hezbollah ?

La rébellion syrienne ne peut, non plus, être réduite à ces quelques groupes, souligne également Romain Caillet. Le consultant spécialiste des courants jihadistes rappelle notamment qu'il existe d'autres groupes, comme Ahrar ash-Sham ou Jaysh al-Islam "reconnus par Poutine comme des interlocuteurs" pour les négociations. Des groupes que Moscou souhaitait autrefois mettre sur la liste des organisations terroristes explique encore le spécialiste.

Pour Romain Caillet, comme pour le journaliste de L'Orient le jour Anthony Samrani, le véritable problème, c'est la définition de terroriste de Bachar al-Assad et ses alliés. "Chez lui, il y a des composantes islamistes", argumente Romain Caillet. Et si ses adversaires sont traités de "terroristes", le président de la Syrie jouit, de son côté, de l'aide du Hezbollah, organisation "ouvertement en guerre contre Israël", explique le spécialiste, et placée sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne, entre autres. 

"Le président syrien cherche à légitimer sa guerre (...) en qualifiant tous ses adversaires de terroristes", analyse le quotidien libanais référant sur le Moyen-Orient, selon qui, si la définition de terroriste correspond à "des groupes islamistes qui prétendent se battre au nom de Dieu et qui n'adhèrent pas aux valeurs démocratiques", elle "pourrait en effet correspondre à une partie des forces rebelles. Mais elle correspond également aux milices chiites, libanaises, afghanes, irakiennes et pakistanaises, encadrées par les pasdarans, qui lui ont permis de 'libérer' Alep." Et Romain Caillet de s'interroger sur la même question : "Pourquoi ne demande-t-on pas des comptes au camp Assad sur ses relations avec des islamistes ?"

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