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Les Inuits auraient hérité leur résistance au froid de l’homme de Denisova

Publié le 07 Jan 2017 à 11H00 Modifié le 12 janvier 2017
Un cayak inuit vers 1920
Ils possèdent le même gène lié à la fabrication de graisse que cette espèce d'hominidé aujourd'hui éteinte.

Après avoir analysé le génome de 191 Inuits, et l’avoir comparé à celui d’autres populations humaines, l’équipe de Rasmus Nielsen (université de Berkeley, États-Unis) a découvert une séquence génétique inédite : non seulement la quasi-totalité des Inuits possède la même version de cette séquence, mais en plus, cette version ressemble bien plus à celle de l’homme de Denisova, une espèce d’hominidé distincte d’Homo sapiens et aujourd’hui éteinte, qu’à celle des autres populations humaines modernes.

Mieux encore, elle contient le gène TBX15 qui est, entre autres, impliqué dans la différenciation de la graisse brune. « La graisse brune est thermogénique, c’est-à-dire qu’elle produit de la chaleur, ce qui constitue un avantage indéniable lorsque l’on vit dans un environnement froid », explique Rasmus Nielsen.

Les croisements entre populations auraient eu lieu voilà 50 000 ans

Les chercheurs émettent donc l’hypothèse que l’homme de Denisova a transmis une partie de son génome à Homo sapiens lors d’accouplements interspécifiques qui auraient eu lieu, quelque part en Asie, il y a environ 50 000 ans. Puis, au gré des migrations humaines, elle se serait répandue un peu partout sur la planète – on retrouve en effet cette séquence dans d’autres populations humaines, mais avec une fréquence bien moindre – et aurait connu une sélection naturelle particulièrement forte chez les Inuits.

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