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Âge, diplôme, métier... Voici le portrait type d'un actif des années 2010

Des employés. Rawpixel.com

Le visage de la population active et des activités exercées en France a changé depuis trente ans. La Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, a observé et analysé ces changements dans une étude.

Plus diplômé, plus âgé, moins indépendant... Tel est le portrait de l'actif de notre époque que dresse la Dares dans une étude, en le comparant à celui du début des années 1980. Quelles sont ses caractéristiques? Celui-ci travaille davantage dans les services et à temps partiel qu'auparavant. Il cumule plus souvent emploi et formation. Et les écarts de salaires se sont réduits entre les différents métiers.

● Plus d'actifs dans le tertiaire

C'est dans les services que la France crée le plus d'emplois depuis trente ans. Principaux secteurs: la santé, l'action sociale, culturelle et sportive et dans les services à la personne. À tel point que ces métiers emploient deux fois plus de personnes qu'au début des années 1980. Plusieurs facteurs expliquent ce boom, selon l'auteure de l'étude, Charline Babet: le vieillissement de la population, le niveau de fécondité élevé, la hausse de la part de la santé dans les dépenses et la mise en place de politiques publiques visant à favoriser l'embauche dans ces domaines. La plupart des autres domaines du tertiaire gagnent aussi du terrain, en particulier dans le commerce et l'informatique et les télécommunications.

Les effectifs dans l'agriculture, l'industrie et l'artisanat, eux, reculent. La plus forte baisse concerne l'agriculture, avec moitié moins d'emplois qu'il y a trente ans. Dans l'industrie, les moins qualifiés ont pâti de la concurrence des pays à bas coût de main-d'oeuvre - c'est le cas dans le textile. Mais aussi des robots, surtout dans l'ameublement et les industries graphiques. Par contre, si le nombre d'ouvriers a fortement chuté, celui des techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres a fortement progressé.

● Des femmes dans tous les métiers

La répartition homme - femme tend à s'équilibrer: le marché du travail compte 3,2 millions de femmes supplémentaires par rapport au début des années 1980, contre une hausse de 0,2 million pour les hommes. Ceci est dû au développement des métiers les plus féminisés, mais pas seulement. Elles ont conquis certains bastions masculins, dans les BTP ou l'armée par exemple. Un quart des ingénieurs et cadres de l'industrie sont des femmes aujourd'hui. Au final , quinze familles professionnelles sur 86 sont mixtes (40 à 60% de femmes), contre onze il y a trente ans.

● Des actifs plus âgés

Près de 30% de la population active est âgé de 50 ans et plus, contre 17% au début des années 1980. A l'inverse, avec l'allongement des études, la part des jeunes de moins de trente ans a nettement diminué. Les seniors sont devenus plus présents au sein de la fonction publique, dans le domaine de la santé et parmi les professionnels de l'armée, de la police et des pompiers. Cependant, malgré le vieillissement global, certains métiers restent surtout exercés par des jeunes. C'est le cas des ouvriers non qualifiés (un tiers de moins de 30 ans), des employés peu qualifiés , des métiers saisonniers, ou encore ceux de l'informatique et des télécommunications.

● Des emplois plus qualifiés

En trente ans, le nombre de cadres et de professions intermédiaires a fortement augmenté, de 2,4 et de 2 millions respectivement. Ce n'est pas pour autant synonyme d'un recul généralisé des métiers peu qualifiés. Certains sont ni délocalisables ni automatisables, comme les aides ménagères, aides à domicile et assistantes maternelles.

● Un niveau de diplôme supérieur

L'une des évolution les plus notables concerne le niveau de diplôme. Au début des années 1980, plus de la moitié des actifs ne détenait aucun diplôme, contre huit sur dix aujourd'hui. La hausse est particulièrement marquée pour les diplômés du supérieur (bac+3 et plus): ils représentent 20% de la population active contre 6% il y a trente ans. Selon l'auteure, cette forte croissance est due au développement des métiers nécessitant un diplôme plus élevé, mais aussi à la montée du niveau de diplôme au sein des métiers. Pour occuper les mêmes emplois que leurs aînés, les plus jeunes ont besoin d'un diplôme plus élevé.

● Des apprentis en plus grand nombre

De plus en plus de personnes cumulent formation et emploi. C'est le cas surtout des jeunes, via la formation en alternance, les périodes de stage ou d'insertion en entreprise et les jobs d'étudiants. La part des moins de trente ans dans cette situation a doublé, passant de 7% il y a trente ans à 14%. La France compte par exemple 308 000 apprentis contre 254 000 au début des années 1980.

● Moins de non-salariés

Les métiers d'indépendants ont fortement chuté en trente ans. Les raisons: la concentration des exploitations agricoles, la diminution du nombre d'aides familiaux, souvent les conjoints, et le développement de la grande distribution. Cependant, l'«ubérisation» récente de certains métiers pourrait infléchir cette baisse globale à l'avenir.

Les salariés sont plus nombreux qu'il y a trente ans, mais aussi plus souvent en CDD et intérim. C'est le cas particulièrement pour les jeunes: 60% des moins de trente ans bénéficient d'un CDI contre 74% auparavant. L'intérim concerne surtout les ouvriers non qualifiés de la construction et de l'industrie. Les secteurs du commerce et des services aux particuliers utilisent plus souvent les CDD, stages et contrats aidés.

● Des salariés plus souvent à temps partiel

Après une baisse au début des années 2000, le temps partiel progresse à nouveau ces dernières années. Il concerne 20% des actifs, deux fois plus qu'il y a trente ans. Il touche surtout les métiers du tertiaire, notamment le commerce et les services aux particuliers. Et en priorité les femmes: près d'un tiers d'entre elles sont à temps partiel contre 20% auparavant.

● Des écarts de salaires en baisse

1 800 € net: c'est le salaire médian en 2012-2014. La moitié des salariés à temps complet gagne moins et l'autre moitié plus. La hiérarchie des salaires entre les métiers reste stable: les postes non qualifiés présentent les salaires les plus bas. Les aides à domiciles, aides ménagères et assistantes maternelles ont le salaire mensuel net médian le plus faible, selon l'étude.

En revanche, les disparités de salaires entre métiers ont reculé depuis vingt ans. Le salaire médian du métier le mieux rémunéré était 2,3 fois plus élevé que le salaire médian global, au début des années 1990. Cet écart s'est réduit à 1,9 aujourd'hui.

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16 commentaires
  • Patin-couffin

    le

    Enlevez les fonctionnaires du tableau ''actifs occupés" et les chiffres sont très proches des années 80 ! "Fort vieillissement des personnes en emploi,en particulier dans les métiers de la fonction publique" ceci apparait en gras dans le rapport du Dares !
    http://i.f1g.fr/media/figaro/594x/2017/01/13/XVMe5f6c4ae-d97f-11e6-a484-5498a0c44dd8-x.jpg

  • Micronite

    le

    Principaux secteurs: la santé, l'action sociale, culturelle et sportive et dans les services à la personne. À tel point que ces métiers emploient deux fois plus de personnes qu'au début des années 1980
    En gros une economie de service bas de gamme dans des secteurs protégés. Et y a keux qui font des carrieres completes. Il n'y a pas de quoi etre fier....Plus embauche outranciere de fonctionnaire pour planquer les chomeurs potentiels, idem dans les emplois semi publics. C'est une evidence on n'a pas fait les bons choix dans ce pays depuis 30 ans. en plus les ecarts de salaires se reduisent.
    Moi je vais pousser mon jeune fils a travailler a l'international, car si l'evolution est identique dans les 30 prochaines années il n'aura que les yeux pour pleurer

  • Lamiral du 60

    le

    Et l'actif "hamonisé" des années 2020-2030 à quoi ressemblera t'il ?

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