LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Carcassonne, place forte des gabegies locales - Municipales

Jean-Claude Perez, député-maire de Carcassonne.
Jean-Claude Perez, député-maire de Carcassonne. © Patrick Bruchet
Par François de Labarre , Mis à jour le

Malgré les déclarations de François Hollande, les mauvais élèves des finances publiques  n’ont reçu aucun rappel à l’ordre.

Si je voulais, je pourrais construire un métro ici ! » s’amuse Jean-Claude Perez. Le député-maire de Carcassonne n’en revient pas. Depuis que le président Hollande a annoncé la priorité de son quinquennat voilà plus d’un mois, soit un plan drastique de réduction des dépenses publiques, l’élu de l’une des villes les plus dispendieuses de France n’a même pas reçu un e-mail de rappel à l’ordre. Au pied de la citadelle, tous les comptes sont dans le rouge. Mairie, communauté d’agglomération, conseil général, pourtant épinglés maintes fois par la Cour des comptes. Dettes abyssales, charges de fonctionnement incontrôlées, effectifs en hausse, taux d’absentéisme record. Si le pays était géré comme Carcassonne, le FMI serait à son chevet.

Publicité

Perez s’amuse d’un rival qui propose de faire construire un téléphérique

Lorsqu’en 2009 Jean-Claude Perez (PS) arrive à la mairie, le préfet lui remet en mains propres une note d’alerte sur les finances locales. La ville est au bord de la faillite. Impossible d’utiliser le levier fiscal, le taux du foncier bâti culmine à 41,69 %. Pendant son court mandat, le député-maire jongle entre promesses de campagne, hausses discrètes d’impôts et rabotages. « Nous avons diminué le poids de la dette et sommes sortis du réseau d’alerte, se félicite-t-il. Mais on est plus que fragile car la ville subit une asphyxie à petit feu. » De nombreux facteurs expliquent la lente dérive des finances locales. La perte des emplois agricoles, puis industriels, et finalement l’Etat apparaît comme le principal recours pour une population de plus en plus précaire. Un salarié sur quatre est agent de la fonction publique, le taux de chômage frôle les 20 %. « La dominante publique est au moins à 65 % », confie un adjoint au maire. L’Etat est omniprésent, mais la nouvelle « priorité nationale » est absente du débat.

La suite après cette publicité

Perez s’amuse d’un rival qui propose de faire construire un téléphérique. Isabelle Chesa (UMP) préconise de renforcer la police municipale, de créer une agence de développement, une maison de l’innovation et une maison universitaire… Elle admet qu’il faudra faire des économies. Lesquelles ? « Ça, on verra après ! » Autre candidat à droite, Gérard Larrat propose de bâtir un centre de congrès et de séminaires. Le candidat frontiste se contente de comparer Carcassonne à Chicago, et le Front de Gauche rêve d’une monnaie locale. Quand un candidat évoque les ­finances de la ville, c’est pour moquer le parc automobile somptueux de la communauté d’agglomération. Bref, Carcassonne continue comme si de rien n’était. La communauté d’agglo se félicite du projet de médiathèque – la ville en compte déjà cinq… – budgété à 23 millions d’euros. Quant au conseil général, il s’apprête à verser 1,4 million d’euros pour un rond-point qui doit desservir une zone d’activité qui finalement ne verra pas le jour...

Contenus sponsorisés

Publicité