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Année de césure : de plus en plus de jeunes quittent la France dès le bac en poche

Faire une pause, étudier une langue ou entamer un cursus hors de nos frontières… tour d’horizon des possibilités.

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Publié le 15 janvier 2017 à 06h44, modifié le 15 janvier 2017 à 08h18

Temps de Lecture 3 min.

L’année de césure après le bac séduit de plus en plus de jeunes Français, tandis que d’autres partent directement étudier à l’étranger.

« Grâce à cette expérience, j’ai gagné en maturité, en indépendance, et j’ai trouvé ma voie ! », s’enthousiasme Hubert Leroy, 20 ans. Tout de suite après un bac ES obtenu en 2014, le jeune homme, originaire d’un village du Nord, a passé onze mois en Inde. « En terminale, je n’avais pas de vocation particulière, j’ai donc décidé de prendre le large pour voir autre chose », raconte-t-il. Il postule alors à un programme d’échange – gratuit – du Rotary, et est retenu. Durant onze mois, le Nordiste a vécu à Vapi, dans l’Etat du Gujarat (nord-ouest de l’Inde).

Logé dans des familles d’accueil, il a suivi des cours de ­niveau première, mais a surtout découvert la province et ses habitants, et développé une passion pour la photographie. Désormais inscrit en BTS de photographie à Roubaix, il espère repartir en voyage au plus vite.

« La maturité suffisante »

« Cette année de césure, naturelle dans les pays scandinaves ou anglophones, où il est courant de faire une pause après le lycée, n’est pas encore tout à fait admise dans notre culture française. Mais c’est en train de changer et de plus en plus de jeunes l’envisagent ou sautent le pas », estime Martine Vanhamme-Vinck, directrice du CIO (centre d’information et d’orientation) Mediacom.

Pour se perfectionner en langues, réfléchir à son orientation, travailler pendant un an, cela peut constituer une expérience enrichissante, « à condition de préparer son année et d’avoir la maturité suffisante », prévient-elle.

Pour les amateurs, des solutions encadrées existent. Le Service ­volontaire européen (SVE) permet ainsi aux jeunes de 17 à 30 ans de s’expatrier tous frais payés dans un pays de l’Union européenne ou partenaire de l’UE et d’y faire du volontariat. Dans la même veine, le service civique propose des offres à l’étranger.

« Attention à ne pas faire de ce départ une fuite : il faut bien garder en tête qu’à un moment donné il faudra choisir une voie », insiste pour sa part Graziana Boscato, directrice à Strasbourg d’Euroguidance, un centre qui conseille les candidats au départ dans l’UE.

Bonne nouvelle pour les candidats à l’expatriation : ils ne sont pas pénalisés pour postuler à des formations sur Admission post-bac (APB) à leur retour. Depuis quelques années, sur la plate-forme, les bacheliers de l’année précédente sont traités de la même manière que ceux qui viennent de passer le bac, et ont autant de chances d’intégrer la voie choisie.

Autre catégorie de partants : ceux qui vont suivre un cursus à l’étranger, parfois pour échapper à la pression du système français. Adrien Sasportes, 20 ans, poursuit ainsi une troisième année en maths-physique à la University College of London (UCL), une prestigieuse université londonienne. « La prépa ne me disait rien, car je ne voulais pas m’embarquer dans deux ans de stress, sans assurance d’obtenir, à la clé, le concours espéré », explique-t-il.

Coût important

Mais pour cela, le jeune homme a entamé les démarches pour être sélectionné dès l’année de terminale. S’inscrire sur UCAS (Universities and Colleges Admissions Service), l’équivalent anglais d’APB, justifier de son excellent niveau d’anglais, fournir CV, lettre de motivation et de recommandation : la démarche est lourde. Il a finalement été admis en février de son année de terminale, sous réserve d’obtenir son bac S avec au moins 16,5 de moyenne !

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Ce choix est toutefois loin d’être à la portée de toutes les bourses : le ticket est de 9 000 livres l’année (plus de 10 700 euros), et le coût du logement et de la vie à Londres est élevé. Les Français peuvent toutefois essayer de décrocher un « interest free student loan », un prêt étudiant à taux 0 spécifique, une démarche courante au Royaume-Uni.

Les formations délivrant des doubles diplômes d’établissements français et étrangers, souvent très sélectives, peuvent constituer une solution intermédiaire, car une fois inscrits dans ces cursus, les boursiers français peuvent conserver leur aide, même s’ils démarrent leurs études hors frontières.

Un double diplôme, c’est la voie qu’a choisie Lauren Levy. Après un bac ES et un échec au concours d’entrée de Sciences Po Paris, la Toulousaine a combiné son envie de s’expatrier et son souci d’entamer un parcours d’excellence en suivant le double diplôme franco-anglais en droit entre l’université d’Essex (Royaume-Uni) et Toulouse-I-Capitole.

A l’issue des quatre années du cursus – première et deuxième à l’université d’Essex, troisième et quatrième à Toulouse –, les étudiants sont diplômés des deux institutions. En septembre 2014, elle a ainsi fait sa première rentrée universitaire sur le campus de l’Essex, à Colchester (au nord-est de Londres). « La vie associative y est intense, et la participation à des projets divers est très valorisée : j’ai ainsi pu organiser des conférences avec des professionnels sur les droits de l’homme ou la liberté d’expression », se ­réjouit celle qui poursuit actuellement sa troisième année à Toulouse.

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