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En 1989, en pleine affaire des collégiennes voilées de Creil et alors que le ministre de l'Éducation Lionel Jospin « excluait d'exclure », la philosophe Catherine Kintzler faisait partie des cinq signataires du retentissant appel contre le « Munich de l'école républicaine » aux côtés d'Élisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut et Élisabeth de Fontenay. Aujourd'hui, tandis que la fracture idéologique sur l'islam n'a fait que s'aggraver à gauche, cette grande spécialiste défend plus que jamais une laïcité émancipatrice, mais pas identitaire, et s'inquiète de l'avenir d'une école française qui aurait oublié d'être « républicaine et exigeante ». Entretien.
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Défendre la laïcité, celle qui ne consiste pas à séparer l’homme de la religion mais à séparer le religieux de l’État et de ses institutions et qui donne la primeurs aux lois de l'État sur celles de la religion
A ceux qui disent vivre heureux sans laïcité... Qu'ils pensent que leur félicité ne dépend que du degré de tolérance et donc, d'intolérance, de ceux qui ne croient pas aux mêmes sacrés qu'eux.
Ma conception de la laïcité se résume en deux principes :
1- la religion reste à la maison ou dans les lieux de culte qui lui sont consacrés
2- pas de signes religieux ostentatoires en dehors des deux lieux précédemment cités
Ca veut dire que l'existence de mosquées dans nos villes ne me dérange pas, que des pendentifs ou des boucles d'oreille en forme de croissant ne me dérangeraient pas non plus tant que c'est discret, mais que voir des femmes voilées, des salafistes barbus en djellaba ou des étudiants habillés comme un moine dans les rues me dérange, comme les exigences de menus confessionnels, d'horaires de piscine aménagés, et les mille et une autres problématiques liées à l'islam.
Mais le concept de laïcité reste encore assez vague, tout le monde ne lui donne pas le même sens. Par exemple, certains la confondent avec la liberté religieuse, et pensent que la laïcité consiste simplement à permettre aux religions de coexister.
Je vis très bien toute la journée sans avoir un comportement laïc
La laïcité n'existerait pas, cela changerait quoi dans notre quotidien ?
Un truc d'intellectuel ?