Fausses informations : cinq outils pour ne pas tomber dans le panneau
La prise de conscience sur l'impact des "fake news" au lendemain de l'élection présidentielle américaine a fait émerger de nouveaux outils en ligne permettant aux internautes de faire eux-mêmes le tri entre le vrai et le faux.
Par Anaëlle Grondin
"Le Pape François choque le monde et soutient Donald Trump dans un communiqué", "WikiLeaks confirme qu'Hillary a vendu des armes à l'EI...", "C'EST TERMINE : L'e-mail d'Hillary à l'EI a fuité et c'est pire que ce l'on imaginait". En 2016, ces articles en ligne ont été ceux qui ont enregistré . Et pourtant, ils sont totalement mensongers. Accusés d'avoir influencé l'élection américaine en novembre dernier, ces contenus et leur impact sont devenus un enjeu crucial.
Facebook et Google ont récemment annoncé des mesures pour lutter contre la prolifération de tels "fake news" (sans grands effets pour le moment). Mais certains médias ont pris les devants, créant des outils de "fact checking" pour permettre aux internautes de faire eux-mêmes le tri dans l'information, paroles politiques comprises. En voici cinq exemples.
RealDonaldContext
Cette extension, conçue pour les navigateurs Chrome et Firefox par le "Washington Post", permet à ses journalistes d'ajouter du contexte aux publications de Donald Trump sur Twitter, le canal de communication privilégié du président élu des Etats-Unis. En cliquant sur l'un des tweets de Donald Trump faisant l'objet d'un "fact-checking", un commentaire du journal américain apparaît en dessous.
This is fake
"Soyez un bon citoyen de l'Internet et aidez la vérité à triompher au sommet de votre fil d'actualité Facebook." Le média américain Slate a, lui aussi, créé une extension - uniquement disponible sur Chrome pour le moment. La sienne sert à identifier, sur le plus grand réseau social du monde, les liens pointant vers des sources peu fiables. Lorsqu'une fausse information repérée sur le Net par Slate apparaît sur le réseau social, un bandeau rouge "Fake" vient s'y juxtaposer, proposant un lien vers les preuves permettant de l'affirmer. L'extension permet aussi aux internautes de signaler aux journalistes de Slate des articles suspects.
Fake News Alert
Cette autre extension Chrome, imaginée par un journaliste du "New York Magazine", identifie les "hoax" sur Internet. Il s'est reposé sur une liste de sites réputés non fiables ou qui diffusent de la propagande pour son outil. Grâce à son extension, un message d'alerte en anglais apparaît en se connectant à l'un d'entre eux : "Les informations contenues sur ce site peuvent être fausses ou trompeuses."
Verify
La filiale du groupe de médias News Corp "Storyful", qui authentifie, acquiert et diffuse des vidéos sur Internet, a récemment dégainé un outil baptisé Verify. Il s'agit, là encore, d'une extension pour le navigateur Chrome. Une fois installée, en plaçant sur le curseur de la souris sur une vidéo YouTube, par exemple, un bouton rouge ou vert apparaît. Le vert signifie que Storyful dispose de cette vidéo dans ces archives et l'internaute peut alors cliquer dessus pour savoir si le contenu est vérifié ou non. Le rouge signifie que l'agence de presse ne dispose pour le moment d'aucune information au sujet de la vidéo. A la différence des autres outils, Verify est destiné aux partenaires médias de Storyful. Il faut disposer d'un compte sur sa plateforme pour pouvoir l'utiliser.
Le Décodex
"Le Monde" prépare une série d'outils allant dans le même sens, sous le nom Décodex, en référence à sa rubrique de fact-checking "Les Décodeurs". Son responsable, Samuel Laurent, espère qu'il sera disponible à partir du 1er février. "Une extension Chrome et Firefox dira 'attention, ce site n'est pas fiable' ou donnera des informations sur celui-ci, comme le nom de son actionnaire", explique le journaliste, interrogé par "Les Echos".
Le Décodex s'appuira sur une base de données d'un peu plus de 600 sites, comptes Facebook et comptes Twitter, et affichera "un code couleur avec quatre distinctions : fiable, moyennement fiable, pas fiable du tout, parodique". Les journalistes des Décodeurs qui travaillent sur Décodex se basent sur des critères de fiabilité de l'information et non de couleur politique, précise Samuel Laurent. L'objectif est de prévenir les internautes si une information est partiale ou mensongère. "On essaiera de rendre cette base plus participative avec la possibilité que les gens nous aident à identifier des sites qui posent question", ajoute Samuel Laurent.
Enfin, pour répondre à ceux qui surfent sur Internet via leur mobile et les aider à "fact-checker" également, un "bot" Décodex fera bientôt son apparition sur Facebook Messenger.