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Facebook au cœur d'un procès à 2 milliards de dollars

Une entreprise américaine accuse Oculus, rachetée par Facebook en 2014, d'avoir volé ses technologies en matière de réalité virtuelle. Mark Zuckerberg témoigne ce mardi à Dallas.

Par Anaëlle Grondin

Publié le 17 janv. 2017 à 13:57

Après avoir couru 600 kilomètres, lu 25 livres et appris le mandarin, , de voyager à travers les Etats-Unis pour "parler au plus de gens possible sur la façon dont ils vivent, travaillent et pensent à l'avenir". Le premier arrêt du patron de Facebook ? Dallas, au Texas.

Le trentenaire a publié lundi soir une série de photos, choisies avec soin, le mettant en scène en train de rencontrer des personnes du coin, planter des fruits et des légumes et discuter avec des étudiants.

Mais le déplacement du fondateur de Facebook n'est pas qu'une partie de plaisir. Loin de là. Mark Zuckerberg est surtout à Dallas pour témoigner ce mardi dans le cadre d'un procès qui pourrait coûter 2 milliards de dollars à sa firme. L'affaire n'est pas récente. Elle a commencé par une plainte déposée il y a deux ans et demi mais prend une nouvelle dimension en ce début d'année avec la venue du patron milliardaire à la barre.

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Des documents et technologies volées ?

Après le rachat par le réseau social en 2014 de la start-up spécialisée dans la réalité virtuelle Oculus, l'entreprise ZeniMax Media attaque Facebook en justice. La société américaine de développement, d'édition et de distribution de jeux vidéo affirme que les produits développés par Oculus se basent sur ses technologies à elle, dérobées. Elle réclame 2 milliards de dollars de contrepartie financière à Oculus et Facebook, soit le montant déboursé par ce dernier pour s'offrir la start-up dédiée à la VR.

ZeniMax Media assure que les résultats de ses recherches - des milliers de documents décrivant ses technologies - ont été transmis à Oculus par l'un de ses anciens employés, John Carmack. Le développeur des célèbres jeux vidéo Doom et Quake travaillait pour une entreprise appartenant à ZeniMax Media, id Software, jusqu'en 2013, avant de rejoindre l'équipe d'Oculus. Celle-ci planchait à ce moment-là sur un casque de réalité virtuelle, Rift. D'après ZeniMax Media, les dirigeants d'Oculus savaient que John Carmack avait entre ses mains de quoi réaliser un produit digne de ce nom et ont sciemment repris ses technologies après son embauche. Facebook était au courant des faits avant de racheter la boîte, insiste encore le plaignant.

"L'histoire imaginaire de Palmer Luckey"

ZeniMax Media affirme aussi dans sa plainte que la start-up a "communiqué à la presse l'histoire fausse et imaginaire que [Palmer] Luckey [fondateur d'Oculus] était l'inventeur brillant de la technologie VR qu'il avait développée dans le garage de ses parents". La société argue qu'avant l'arrivée de John Carmack chez Oculus, son casque Rift était "un prototype rudimentaire qui manquait d’une monture de tête, d’un logiciel VR, de capteurs de mouvements intégrés et d’autres caractéristiques et fonctionnalités importantes, nécessaires à la création d'un produit viable".

De son côté, John Carmack pointe du doigt le fait que son contrat de travail chez ZeniMax Media l'autorisait à travailler avec Oculus, puisque la start-up ne venait pas concurrencer directement ZeniMax Media. Il explique également qu'il avait présenté son projet de réalité virtuelle à son patron, Robert Altman, sans grand succès. "Altman a décidé de ne pas poursuivre l’opportunité de faire de Zenimax un acteur de la révolution du matériel VR", affirme-t-il.

Oculus et Facebook démentent

Un porte-parole d'Oculus dément quant à lui catégoriquement le vol de technologies auprès de Business Insider : "Oculus et ses fondateurs ont investi beaucoup de temps et d’argent dans la VR (...). Nous sommes déçus qu’une autre entreprise lance une action en justice inutile pour essayer d’obtenir le mérite d’une technologie pour laquelle elle n’avait pas de vision, de compétence et de patience."

Facebook est sur la même ligne, affirmant que l'ancien employeur de John Carmack n'a jamais réclamé les droits de propriété intellectuelle à Oculus jusqu'à ce que le réseau social annonce son intention d'acheter l'entreprise de Palmer Luckey.

Le procès, qui doit durer trois semaines, s'est ouvert le 9 janvier. Neuf jurés devront dire si Zenimax est en droit de réclamer une propriété intellectuelle sur l'Oculus Rift ainsi qu'un dédommagement. Le directeur de la technologie (CTO) d'Oculus et ancien employé de ZeniMax Media John Carmack a été le premier à être entendu. Après Mark Zuckerberg, Palmer Luckey doit témoigner un peu plus tard cette semaine. Facebook avait tenté d'y échapper, arguant que son patron n'avait pas à dévoiler les détails de l'acquisition d'Oculus. Mais le juge ne l'a pas entendu de cette oreille.

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