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Piotr Pavlenski, un art violent au service de l'activisme

EN IMAGES - L'artiste contestaire russe, qui provoque Poutine, a demandé l'asile en France afin de fuir le régime autoritaire de Vladimir Poutine.

Il a récemment demandé l'asile en France. Sa radicalité dérange, son audace embarrasse. Piotr Pavlenski est ce qu'on appelle un artiviste. Ses performances ont pour but de choquer, notamment la population russe qu'il déclare zombifiée dans son livre «Le cas Pavlenski». La première fois qu'il a fait parler de lui en 2012, on l'avait découvert avec bouche cousue. Silencieux, armée d'une pancarte plus large que lui, il soutenait les pussy riots en manifestant seul là où se tenait leur procès. S'il avait scellé ses lèvres avec de vrais fils, c'était pour manifester contre le manque de liberté d'expression dans son pays.

Mais Piotr Pavlenski ne s'est pas arrêté là. Ses performances sont souvent remarquées à cause de la violence qu'il peut s'infliger. En 2013, il s'était cloué les testicules sur la Place Rouge de Moscou. Appelée Fixation cette performance s'est déroulée lors de la journée annuelle de la police en Russie. Vice qui lui demandait cette année-là pourquoi il avait autant recours à l'automutilation, le jeune homme répondait qu'il montrait «ce que le gouvernement fait de son pouvoir. Leurs actions sont violentes et je me dois d'imiter leur code visuel pour les dénoncer». L'artiste va toujours plus loin, en 2014, il escalade nu le mur d'enceinte de l'Institut Serbsky pour dénoncer l'utilisation politique de la psychiatrie pour enfermer les opposants. À la manière de Van Gogh il se tranche, à l'aide d'un couteau, le lobe de son oreille dans une performance appelée Séparation.

Sain d'esprit selon les psychologues

De manière à contrer quelconques accusations, il se retrouve face à un psy différent après chaque action. Il a jusqu'ici été toujours déclaré sain d'esprit. Même après s'être confiné dans des barbelés pour Carcasse. Il y dénonçait deux lois, une contre la promotion de l'homosexualité et la seconde contre les offenses aux sentiments religieux. Il compare ces lois à des clôtures «qui enferment des gens dans des enclos» confie-t-il à Reuters.

Mais la performance qui lui a valu le plus de soucis est très sûrement La menace . Sept mois de détention privée, 8200 euros d'amende, qu'il s'est refusé à payer, et un procès qu'il a rapidement tourné en farce, pour avoir incendié la porte du FSB, le petit frère du KGB en novembre 2015. Une peine qui est pourtant minime en Russie. Ce n'est pas la première fois que l'artiste lance un feu. Déjà en 2014 il exprimait son soutien au soulèvement de Kiev en improvisant une barricade de pneus enflammée en plein Saint-Pétersbourg.

Piotr Pavlenski, un art violent au service de l'activisme

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38 commentaires
  • Le Biglotron

    le

    S'il suffisait de se couper le lobe de l'oreille pour être Van Gogh, de bruler une porte de banque pour être anti-finance, de se les clouer pour être subversif, d'être anti-Pouline pour être un humaniste, alors les nihilistes a-moraux pourrait se revendiquer comme des gardiens de la morale. Je déteste Griveaux et ses hypocrisies, mais ce qu'a fait Pavlenski n'est pas de l'art mais une chiennerie.

  • cromwell

    le

    il n'a pas l'air sain d'esprit

  • fort alarmant

    le

    Que va-t-il faire quand il n'aurait plus rien à clouer, à coudre ou trancher ?

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