Inquiétudes autour du retour des combattants occidentaux de Daech

Les autorités françaises pointent la menace que constituent les "revenants" de la zone irako-syrienne. Un dispositif de signalement a été mis en place.

Par

Photo de propagande de Daech prise à As-Sukhnah (Syrie). Image d'illustration.
 
Photo de propagande de Daech prise à As-Sukhnah (Syrie). Image d'illustration.   © ZUMA-REA

Temps de lecture : 3 min

Leur nombre a été confirmé par le directeur de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), le 18 janvier, dans un entretien au Figaro... Deux cent cinquante Français seraient actuellement engagés au sein des unités combattantes de Daech en zone irako-syrienne. Selon Loïc Garnier, patron de l'Uclat, un peu moins d'un tiers des 700 Français répertoriés dans les zones de guerre en Syrie et en Irak porteraient les armes dans l'armée du califat autoproclamé. « Or, depuis que l'État islamique est en recul, beaucoup cherchent à fuir et à rentrer en France », note un connaisseur du dossier. Plus de 200 « vétérans » du djihad auraient déjà plié bagage et seraient aujourd'hui présents dans l'Hexagone.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Parmi eux, combien sont de véritables repentis ? Et combien de potentielles « bombes à retardement » ? Les services de renseignements peinent à répondre à ces questions. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s'inquiète particulièrement des dangers que constituent les 460 mineurs qui sont susceptibles de revenir en France après avoir vécu leur prime enfance dans ces zones de combat. Ceux que la propagande de Daech a surnommés « les lionceaux du califat » ont été élevés de telle sorte qu'ils constituent aujourd'hui des éléments très radicalisés. « Ceux qui sont maintenant âgés d'une dizaine d'années sont de véritables dangers ambulants », confiait ainsi Patrick Calvar, directeur général de la DGSI, lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme, le 24 mai dernier.

La réaction de l'Occident

Conscients du problème, les États occidentaux n'ont pas attendu l'effondrement militaire de Daech pour mettre en place un dispositif de signalement. Baptisée « groupe 24/7 », cette plateforme a été inaugurée le 1er décembre dernier. Elle rassemble, à ce stade, 33 pays dont les ressortissants ont été identifiés sur zone par les services de renseignements. La décision de créer cette cellule a été prise au plus haut niveau en septembre 2014. « Ce dispositif résulte de la résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations unies qui demande aux États membres de s'occuper de leurs nationaux, combattants étrangers, en Syrie ou en Irak », évoque un diplomate qui a participé à sa mise en place.

La rédaction d'un avenant à la Convention pour la prévention du terrorisme (qui date de 2005) en a résulté. Le protocole de Riga (Lettonie), signé le 22 octobre 2015, a ainsi institué ce « groupe 24/7 des points de contact » en moins de sept mois, ce qui constitue un record si l'on considère le nombre de parties prenantes. « Compte tenu de l'urgence, ce dispositif a été activé dès le mois de mai 2016 sans attendre la ratification du texte par les États membres », indique une source néerlandaise. Une première réunion, tenue en octobre 2016, sous l'égide de l'ONU et avec la participation d'Interpol a permis de roder le système.

À ce jour, 33 États ont nommé un « point de contact » disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, d'où le surnom de groupe 24/7. « De sorte qu'un maillage complet est désormais en place pour traquer les revenants », poursuit un membre de l'équipe. Une réunion des différentes polices de cette « toile » doit se tenir début février pour évaluer le fonctionnement de cette plateforme d'échange. « Nous ferons notamment le point sur la manière dont les points de contact ont communiqué au lendemain de l'attentat de Berlin », poursuit la même source.

Le Tunisien Asni Amri, auteur de l'attaque au camion de Berlin, le 19 décembre, avait été abattu à Milan dans la nuit du 22 au 23. La rapidité avec laquelle il a été neutralisé serait à mettre au crédit du groupe 24/7.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (30)

  • janou002

    Les moyens doivent être bons pour les empêcher de revenir nuire chez nous !... Même les plus efficaces et définitifs !

  • hotphot30

    @Par le sanglier de Génolhac... Livre de Jean Mabire "Commando de chasse " sous forme de récits détaillés sur l'obsession de capturer un chef de katiba dénommé "Amar l'indochine ", actions de recherches d'un lieutenant Breton décrite en frontière Tunisienne... Quel rapport avec ces individus partis faire le djihad... ? Sur retours annoncés qui ne suscitent que des palabres...

  • EricVapes

    Faut les remettre à l'ami Assad pour qu'il les fasse répondre de leurs actes !